Choix de livres pour cet été

Les manifestations du 28 : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi, mais nous on reste déterminés pour bloquer le pays »
28 juin 2018
Déclaration des organisations qui se battent contre l’Otan, des organisations qui luttent contre la guerre, des organisations pacifistes, des pays du Nord de l’Europe. Liste des signataires au 10 juillet.
10 juillet 2018

Choix de livres pour cet été

La Librairie Le Point du jour, à Paris, a sélectionné à notre demande et pour nos lecteurs cette liste de livres pour l’été. Nous l’en remercions et invitons nos camarades et amis à s’y rendre. Si vous ne trouvez pas votre bonheur dans cette liste, forcement limitée, le libraire saura dénicher le livre que vous recherchez.

Adresse :

La librairie le Point du Jour,

58 rue Gay Lussac, Paris 5ème

 

Sarah Abdelnour, Les nouveaux prolétaires, Textuel, coll. Petite encyclopédie critique, 156 p. 15,90 €

Que sont les prolétaires, cette classe ouvrière décrite par Marx comme exploitée, mais aussi comme capable de se révolter et de mettre fin au  capitalisme ? Le livre remet en question des lieux communs, sur la disparition du monde ouvrier, la « moyennisation » de la société, la fin du travail, ou encore l’extinction des grèves. Il décrit la transformation des formes de domination au travail, notamment par la pression du chômage et de la précarité. Il décrit les capacités de résistance et d’organisation de cet archipel de précaires.

 

Karim Amellal, La révolution de la servitude : pourquoi l’ubérisation est l’ennemie du progrès social, Demopolis, 208 p., 19 €

Uber, Airbnb ou Deliveroo  prétendent remplacer l’ancien monde par l’ »économie du partage », au nom de la modernité, de la technologie, de l’authenticité. Mais l’ubérisation est un capitalisme féroce qui apporte de nouvelles formes de servitude et la révolution technologique s’apparente bien souvent à un retour au XIXe siècle.

 

Christophe Boltanski, La cache, Gallimard, coll. Folio, 336 p., 7,80 €

L’auteur part à la recherche de sa famille en suivant comme fil conducteur l’hôtel de la rue de Grenelle de ses grands-parents, des immigrés venus d’Odessa. « La cache » était un tout petit espace de où le grand-père Etienne devait se cacher de 1942 à 1944 à la moindre alerte, pour éviter d’être déporté et gazé comme juif (bien que converti au christianisme).

 

Patrick Chamoiseau, Frères migrants, Points, 144 p., 6 €

Contre la barbarie des frontières et les crimes qui s’y commettent, l’écrivain martiniquais exprime la ferveur de son indignation et livre un vibrant et poétique plaidoyer pour le dépassement des réflexes de rejet et une solidarité étendue.

 

Kris, Étienne Davodeau, Un homme est mort, Gallimard, coll. Folio BD, 96 p., ill., 7,65 €

Brest, 1950. Sur les chantiers de la reconstruction, les ouvriers sont en grève. Face à l’intransigeance patronale, les manifestations s’intensifient, jusqu’à ce que le 17 avril, la police tire sur la foule, tuant un homme. René Vautier, cinéaste, filme alors la colère de ses camarades, leur soif de justice et leur solidarité.

 

Caryl Férey, Condor, Gallimard, coll. Folio policier, 512 p., 8,30 €

À Santiago, quatre cadavres d’adolescents sont retrouvés au cours de la même semaine. Face à l’indifférence des pouvoirs publics, Gabriela, jeune vidéaste mapuche s’empare de l’affaire., avec l’aide de Stefano, militant rentré au Chili après plusieurs décennies d’exil. Dans un pays encore gangrené par l’héritage politique et économique de Pinochet, où les puissances de l’argent règnent en toute impunité, l’enquête dérange et les plaies se rouvrent.

 

Désirée et Alain Frappier, Là où se termine la terre : Chili, 1948-1970, Steinkis, 260 p., 20 €

À travers l’enfance et l’adolescence de Pedro, on revit le bouillonnement d’un quart de siècle d’histoire chilienne, rythmé par la Guerre froide, la révolution cubaine et les espoirs qui accompagnent l’élection de Salvador Allende.

 

Daniel Kupferstein, Les balles du 14 juillet : le massacre policier oublié de nationalistes algériens à Paris, La Découverte, coll. Cahiers libres, 256 p., ill. 18 €

Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale célèbre la fête nationale, comme c’est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), le parti nationaliste algérien. Quand ils arrivent place de la Nation, des heurts se produisent et les policiers tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d’entre eux sont tués, ainsi qu’un militant de la CGT. La longue enquête de D. K., cinéaste documentariste, a fait découvrir des témoignages inédits et a révélé le mensonge d’État qui a permis l’occultation de ce massacre.

 

Jack London, Le talon de fer, nouv. trad. intégrale de l’américain par P. Mortimer, Libertalia, 491 p. 8,50 €

Un grand roman socialiste, récit d’anticipation  dans lequel J. London  imagine la société future : révolte ouvrière, grève générale et impitoyable répression, préfiguration de la société capitaliste poussée à sa forme extrême , le fascisme.

 

Dominique Manotti, Bien connu des services de police, Gallimard, coll. Folio policier, 240 p., 5,90 €

Été 2005 à Panteuil, en banlieue parisienne, l’ambitieuse commissaire Le Muir a décidé d’appliquer la «nouvelle politique sécuritaire» prônée par le ministre de l’Intérieur.

 

David Servenay, Jake Raynal, La septième arme : une autre histoire de la République, La Découverte, 144 p., 19,90 €

La « guerre contre le terrorisme » est une histoire ancienne, et souterraine, qui a inspiré des générations de militaires français et façonné la Ve République. La doctrine de la « guerre révolutionnaire » a été théorisée pendant la guerre d’Indochine et mise en œuvre en Algérie et au Cameroun dans les années 1950 et 1960. Elle s’est ensuite répandue aux États-Unis, en Amérique latine et en Afrique où elle a notamment inspiré les génocidaires du Rwanda. Cette bande dessinée fait l’histoire de cette doctrine méconnue, qui maquille la guerre en simple « maintien de l’ordre ».

 

Daniel Tanuro, Le moment Trump : une nouvelle phase du capitalisme mondial, Demopolis, 214 p. 19 €

Le « trumpisme » combine le retour du capitalisme à une sauvagerie sans masque, la barbarie climatique montante, une tendance généralisée à l’État fort et la détermination à maintenir l’hégémonie des États-Unis mise en péril par la puissance montante de la Chine.