Pendant que les fauteurs des guerres impérialistes discourent sur la paix, qu’ils piétinent, les anti impérialistes se rassemblent pour dire « non à la guerre, non à la militarisation, oui à la solidarité internationale entre les peuples.
Ce 11 novembre, dans un Paris quadrillé par les forces de la police et de l’armée, quelque 70 chefs d’Etat et de gouvernements, parmi lesquels les dirigeants des principales puissances impérialistes, les fauteurs des guerres, marchaient aux côtés de Macron sur un tapis rouge pour se rendre à l’arc de triomphe. Trump, Poutine et Nétanyahou ont fait « bande à part », arrivant dans leurs véhicules blindés.
Ils venaient pour célébrer l’anniversaire de l’armistice de 1918, alors qu’ils sont engagés dans des guerres au Moyen Orient, en Afrique… et qu’ils alimentent les tensions en Europe, le long des frontières avec la Russie et qu’ils lancent des programmes de développement des armes nucléaires, de drones de tous types, qu’ils vendent des armements à tour de bras et qu’ils militarisent l’espace.
Ce 11 novembre à Paris, était la dernière de « l’itinérance mémorielle » qui a été dominée par des cris de colère, des manifestations et des déclarations et, du côté du président, des provocations, suivies de mises au point et des dénégations. La polémique et les critiques qui ont suivi l’apologie de Pétain et de son rôle durant la première guerre mondiale, en sont une illustration.
En guise de discours sur la paix, il y a eu la controverse suscitée par Macron, sur la nécessité de constituer une « armée européenne », suivie de la réaction virulente de Trump qui l’a dénoncée comme une initiative dirigée contre les USA. Il y a eu le départ précipité de Nétanyahou, pour aller superviser les bombardements de la bande de Gaza qui venaient de reprendre. Et il y a l’intensification des bombardements de la coalition menée par l’Arabie saoudite sur les villes tenues par les rebelles houthistes, au Yémen, avec les armes vendues par l’impérialisme US, britannique, allemand et français, qui sont redevenus silencieux devant les crimes de guerre de leur allié et client saoudien.
A Paris, le collectif « Trump, c’est la guerre » a organisé un rassemblement place de la République, la préfecture de police ayant interdit « toute manifestation de rue ». Les grands médias ont repris les propos de la préfecture sur les « risques d’affrontements », voulant visiblement dissuader les personnes et les organisations de venir à la République. Des centaines de policiers étaient déployés dans toutes les rues entourant la place, procédant à des fouilles aux sorties de métro, dans les rues…
Le ballon « baby Trump », venu du Royaume Uni flottait dans les airs, près de la statue centrale de la place de la République qui s’est remplie. Quelque deux mille personnes se sont rassemblées, écoutant les interventions des organisations qui avaient appelé. Le rassemblement a été animé par des représentants des deux piliers de la mobilisation, le pôle des organisations étasuniennes et britanniques et le collectif « ni guerre, ni état de guerre », qui avaient déjà organisé le meeting le 31 octobre (voir le compte rendu).
La fanfare de Jolie Môme a animé le rassemblement, ainsi qu’une chorale et un groupe de percussionnistes.
Pratiquement toutes les organisations se sont exprimées et la tonalité générale était la dénonciation de Trump, bien sûr, mais aussi de l’impérialisme, en tant que système fomentant les guerres de domination, de repartage. L’impérialisme français a été dénoncé par plusieurs intervenants, aussi bien pour sa participation aux guerres du Moyen Orient que pour la guerre qu’il mène en Afrique.
Notre porte-parole a notamment insisté sur le lien entre la politique de guerre, la militarisation et la politique anti ouvrière et anti populaire, et sur la nécessité de faire grandir la prise de conscience de ce lien. Il a également mis en garde contre le projet poussé par Macron de développer une défense européenne et une armée européenne. « Nous dénonçons l’Otan, instrument de guerre des puissances impérialistes, nous dénonçons le projet d’armée européenne, et nous appelons à développer la solidarité internationale entre les peuples ».
C’est la première fois, depuis de longues années, que les positions anti impérialistes se sont exprimées avec autant de force, de façon collective, un 11 novembre. Et ce message a été porté par un grand nombre d’organisations, ce qui constitue une base pour poursuivre ce travail.
Le pied de la statue a servi de tribune pour les interventions
Au premier plan, une banderole dénonçant la guerre au Yémen et exigeant l’arrêt de l’offensive dirigée par la coalition saoudienne
Le 11 novembre à Tours, rassemblement anti militariste devant la faculté
La chorale « la P’tite Rouge de Touraine »
Ce 11 novembre 2018, le PCOF s’est associé au rassemblement antimilitariste qui se tenait à Tours devant la faculté des Tanneurs et qui dénonçait en particulier la militarisation de la France; dans le tract d’appel : « En France, en 2016, la seule Direction Générale de l’Armement a passé près de 10 milliards d’euros de contrats pour l’équipement des armées (sur un total de 20 milliards de prises de commandes), et a investi 800 millions d’euros dans la recherche. L’industrie de l’armement devrait passer de 165 000 emplois à plus de 200 000 en 2018 selon le ministère de la Défense. En 2015, 16 milliards d’euros de commandes à l’exportation ont été réalisées, soit deux fois plus que l’année précédente et quatre fois plus qu’en 2012 ! »
Une cinquantaine de personnes était présente et la chorale la P’tite Rouge de Touraine a refait vivre à cette occasion des chants anti militaristes comme la chanson de Craonne.
Ci dessous, l’intervention de notre parti à ce rassemblement. La pétition de la campagne pour la libération des enfants palestiniens dans les geôles israéliennes à été bien signée comme signe d’une solidarité avec la résistance du peuple palestinien.
Intervention du PCOF au rassemblement anti militariste à Tours, le 11 novembre
L’importance de ce rassemblement anti militariste c’est qu’il ne se contente pas de crier vive la paix mais qu’il dénonce les fauteurs de guerre et parmi les fauteurs de guerre, pas seulement les USA le plus grand impérialiste mondial qui pousse à la confrontation à travers l’OTAN mais aussi la France qui est également un pays impérialiste mais qui, par la voix de son président, veut faire croire en organisant un forum de la paix qu’elle peut garantir la paix dans le monde en rassemblant les plus grands fauteurs de guerre de la planète.
En fait, ce sont les principaux fauteurs de guerre qui se retrouvent ce 11 novembre à Paris : Trump Poutine, Merkel, Netanyahou, Erdogan… se retrouvent autour d’Emmanuel Macron.
Plus ils parlent de paix, plus ils vendent des armes, plus ils provoquent de conflits, plus ils mènent des guerres
La France elle-même entretient et favorise les foyers de tension en intervenant militairement, en vendant des armes dans les zones de conflits, c’est le 3 ème vendeur d’arme du monde, en maintenant des troupes militaires en particulier en Afrique pour garantir ses intérêts au détriments des peuples. Malgré les massacres des populations du Yémen et la catastrophe humanitaire qu’elle provoque, Emmanuel Macron continue à autoriser les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite. A l’intérieur, c’est d’une militarisation de l’économie qu’il s’agit, en augmentant le budget militaire pour renforcer, entre autres, l’armement nucléaire au détriment des budgets pour répondre aux besoins de la population pour la santé l’éducation…Des études ont été lancées pour construire un porte avion (près de 4, 5 milliards d’€ ) à propulsion nucléaire.
La France entretient des liens de coopération en matière d’armement avec Israël alors que ces armes sont utilisées contre le peuple palestinien et elle est un de ses premiers partenaires commerciaux. C’est pour cela que les massacres à Gaza ou les exactions contre le peuple palestinien sont passés sous silence. Israël ne respecte même pas la convention internationale des droits de l’enfant. Il faut que la dénonciation de ces accords grandisse; dans ce sens le PCOF est partie prenante d’une campagne pour la libération de tous les enfants palestiniens emprisonnés en Israël.
Nous avons vu un jeune Palestinien qui a été emprisonné mineur à plusieurs reprises depuis l’âge de 13 ans ; il était impressionnant de calme et de détermination parce qu’ « il défendait une cause juste ». Il exprimait magnifiquement la résistance du peuple palestinien. C’est cette résistance des peuples que nous soutenons et que nous devons soutenir et c’est cela qui est un facteur de paix.
La construction d’une défense européenne qui se conduit comme une forteresse vis-à-vis des autres peuples n’est pas un facteur de paix.
Pour le PCOF, lutter contre la politique de guerre, cela signifie :
Remettre en cause la politique coloniale de la France. Nous avons pris position pour l’indépendance du peuple kanak qui a montré dans le référendum qu’il maintenait toujours cette revendication malgré la politique de peuplement qui l’a rendu minoritaire dans son propre pays.
C’est exiger l’arrêt des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite
C’est exiger la sortie de la France de l’OTAN
C’est dénoncer la politique de l’Europe forteresse vis-à-vis des migrants
C’est aussi renforcer et soutenir la lutte des autres peuples.
Vive la solidarité internationale des peuples
Pau
Une quarantaine de personnes : LDH, Mouvement de la paix, libre pensée, ihs cgt, PCF, PCOF, GDS.
La libre pensée est notamment intervenue contre la guerre impérialiste, pour la paix. La LDH a insisté sur le processus entamé depuis les années 20 pour que soient réhabilités les fusillés pour l’exemple. Le discours de Macron qui ne rassure en rien sur la paix dans le monde a été dénoncé.