21 septembre : la contestation de la politique de Macron s’élargit

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Dans les cortèges du 21, on a souvent entendu scander « La rue est à nous », en réponse aux dernières déclarations de Macron, faites à CNN, sur « la rue qui n’est pas la démocratie ». C’est une provocation de plus de la part d’un président mal élu, par moins de 25% des électeurs, et qui ose prétendre qu’il doit son élection aux propositions de réformes qu’il est en train de mettre en œuvre.

Organisée en quelques jours, après le succès du 12 septembre, la mobilisation du 21 septembre a vu une plus grande participation de FO, notamment à Paris et y compris d’un pôle CFDT de la métallurgie. Si le nombre total des manifestants a été inférieur à celui du 12, deux choses ressortent :

D’une part, une colère et une détermination qui s’enracinent, avec la conscience que le combat contre la politique de Macron devra non seulement s’amplifier mais aussi se durcir, vu l’ampleur des attaques ;

D’autre part, et c’est en lien avec ce qui précède, cette politique s’en prend à toutes les catégories : bien sûr les travailleurs, les retraités, mais aussi les locataires des HLM, les parents d’élèves, les femmes, des « auto-entrepreneurs » et les artisans à leur compte, qui étaient encore salariés il y a peu de temps, sans oublier les jeunes, étudiants et lycéens qui commencent à s’organiser pour contrer les coups portés par le gouvernement.

La bataille contre les ordonnances ne se termine pas avec la mise en scène de la signature du texte par Macron : elle va s’engager dans des entreprises, notamment dans des PME, quand le patron voudra imposer sa « loi », ses « négociations ».

Les autres fronts de lutte vont venir s’ajouter à la contestation et à la résistance qui s’organise sur les différents fronts.

Des rendez-vous ont déjà été fixés : les travailleurs du transport, notamment les chauffeurs routiers, seront en grève dès lundi 25 septembre. Ils sont directement menacés par les « accords d’entreprise » que les patrons des milliers de TPE du secteur vont vouloir imposer, au nom de la compétitivité. C’est un véritable dumping social de grande ampleur qui les menace, avec des salaires réduits, des temps de travail rallongés, les heures supplémentaires non payées, la flexibilité poussée encore plus loin…

Le 28 septembre, ce seront les retraités qui seront dans les rues, pour exiger l’augmentation des pensions et pour dénoncer l’augmentation de la CSG qui vient encore les raboter.

Les fonctionnaires des trois fonction publique ont rendez-vous le 10 octobre, contre le gel des salaires, la réintroduction de la journée de carence…

Les enseignants sont appelés à faire grève et à manifester le 18 octobre.

Des mobilisations se développent aussi dans les entreprises menacées de fermeture ou de suppressions de postes. Il y a également la mobilisation contre la répression syndicale qui vise des militants syndicaux, comme à PSA Poissy, Mulhouse, Valenciennes… Les ouvriers de GM&S continuent leur combat, malgré les intimidations policières et les pressions des pouvoirs publics.

A Pôle emploi, les centaines de contrats « aidés » non renouvelés, viennent s’ajouter à la suppression de plusieurs centaines de postes de travail prévue pour 2018 ! Une première mobilisation a eu lieu le 21 septembre.

Les organisations de défense des locataires sont engagées dans un travail d’explication et de mobilisation, contre la suppression des APL et les coups portés au logement social, la mise en place d’un « bail mobilité » de 10 mois… Un rendez vous est donné nationalement pour le 14 octobre, à l’appel de dizaines d’associations.

Nous sommes bien dans une période de montée de la contestation sociale : il faut l’enraciner et gagner l’implication de tous les secteurs touchés par la politique de Macron, au service exclusif des riches et de l’oligarchie.

Voici les compte rendus et photos des manifestations envoyés par nos correspondants

Grenoble

Colère et mobilisation

Plus de 3000 personnes, ce 21 septembre dans les rues de Grenoble. « Fainéants » et extrémistes » venus des usines où l’on se bat contre les suppressions d’emploi déjà chiffrées (Général Electric) ou annoncées (Hewlett Packard). Métallos. Employé(e)s du commerce. Postiers en lutte contre les suppressions de tournées, la dégradation de leurs conditions de travail et du service aux usagers. Enseignants et parents d’élèves du collège Vercors en grève depuis la rentrée contre « les effectifs en hausse et l’encadrement (surveillants et enseignants) en baisse ». Lycéens qui se projettent et se mobilisent contre les « prérequis » et la sélection qui les attend. Etudiants qui clament haut et fort qu’ils ne seront « ni chair à canon, ni chair à patrons ». Retraités qui ont bossé dur pendant des décennies, qui doivent aider leurs enfants et leurs propres parents malgré un pouvoir d’achat qui dégringole, qui s’inquiètent pour les jeunes et qui se préparent activement pour le 28.

L’écho dans tous les secteurs du cortège du slogan « les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère… » est l’expression de ce sentiment d’être » tous méprisés, tous attaqués ». Ce qu’on retrouvait partout, c’est la conscience que la confrontation sera dure, qu’il faut s’organiser, se préparer, parce que le rapport de force ne sera pas suffisant sans grèves et sans « blocage » de l’économie.

Des manifestations également à Roussillon et dans plusieurs villes du Nord Isère.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lyon

Belle manifestation compacte et dynamique de 10 000 personnes ; pour la première fois, le gros «carré des jeunes » est protégé dans les rangs syndicaux. C’est aussi la première fois qu’il n’y a pas de heurts avec la police

Villefranche

400 personnes comme celle du 12, cortège compact ; nouveaux manifestants venant du secteur privé.

 

A Lyon, le 21

 

Toulouse

14000 personnes ont défilé le 21 septembre à Toulouse. Une mobilisation moindre peut être mais des secteurs emblématiques, qui ont par le passé joué un rôle moteur, étaient présents de façon conséquente, ce qui prouve que le travail de mobilisation dans ces entreprises où l’organisation est ancienne et structurée a été fait et a porté ses fruits. Cheminots, Traminots, électriciens gaziers, Micro Turbo, Latécoère, Airbus, la Poste, les télécoms, des sociétés prestataires, Altran, AKKA. Des banderoles de Thales, des agents des communautés de communes comme Muret, la CARSAT, mais aussi des salariés venus seuls rejoindre le cortège en l’absence de structure organisée dans leur entreprise. Les intermittents et précaires, le Dal. Tous ceux et celles qui peuvent constituer des forces de mobilisation non négligeables et organisées était présents. Présence massive de la CGT, SUD dans une moindre mesure et des banderoles éparses de CGC. Les retraités nombreux aussi distribuaient des tracts de mobilisation pour la journée du 28 septembre qui sera donc le prochain grand rendez vous.

Toulouse, le 21 septembre

Cortèges des travailleurs des entreprises de l’aéronautique

banderole de la CGT Cheminots

Banderole de tête à Toulouse, le 21 septembre

 

 

Strasbourg

Détermination et colère intactes

Même avec moins de manifestants que le 12 septembre, oui, la révolte est toujours là et s’est exprimée à travers certaines discussions, slogans ou panneaux. Celui d’un manifestant disait : « Sans dents, illettrés, fainéants, TOUS DANS LA RUE »

Retraités, entreprises, UL, branches, santé, social et aussi cortège « jeunes », femmes, et de nouvelles personnes étaient là. En débat, la question de comment poursuivre. Car pour les salariés il est difficile de faire grève et sortir dans la rue toutes les semaines. Comment faire pour avancer, être efficace et ne pas se lasser de manif en manif. Certains parlaient de blocage des entreprises, de blocage routier, de blocage des points de distribution… de durcir le mouvement. La Forge a été vendue, souvent à des personnes qui ne nous connaissaient pas encore. L’écoute est importante et des lecteurs étaient demandeur pour un prochain « rendez-vous politique de La Forge ».

Rendez-vous ont été pris pour la manifestation des retraités du 28 septembre et celle contre le projet de Grand Contournement Ouest (projet autoroutier) du 30 septembre.

 

 

 

 

 

 

Tours

2500 manifestants ont battu les pavés de la ville à l’appel de la CGT, FO, Solidaires, FSU. C’était un peu moins que dans celle du 12, moins d’entreprises privées représentées, surtout les plus petites venues la dernière fois. Les services publics étaient bien présents : la CNAV, le Trésor public, les municipaux, les personnels des hôpitaux… C’était une manifestation déterminée, qui ciblait le refus des ordonnances Macron et sa loi travail. Mais elle était également porteuse de la dénonciation des accords du CETA entre l’Europe et le Canada qui devaient débuter ce jour. Elle dénonçait également l’augmentation de la CSG qui frappe les retraités. Les mesures prises par ce gouvernement cumulent les mécontentements et c’est la question du système qui est posée. Il est clair que derrière Macron c’est l’Etat des patrons qui est aux commandes.

 

 

Pau

Les mobilisations n’ont pas faibli : 3000 manifestants à Pau et une bonne mobilisation à Hendaye.

A signaler, la mobilisation autour de la gratuité du parking de l’hôpital, avec bientôt 10 000 signatures sur la pétition.

 

 

Bordeaux

La manifestation pour le retrait des ordonnances Macron a attiré un nombre presque aussi important de personnes que le 12 septembre dernier. Les revendications s’entendaient un peu partout tout le long du cortège, cette fois-ci plus actif et plus vivant. Les slogans sonnaient comme des coups de marteau sur le pavé, pour les salaires et l’emploi, pour la santé et la dignité, pour l’éducation, pour des retraites dignes, et contre ces ordonnances imposées.

Beaucoup de corps de métiers : les cheminots, les dockers, les enseignants, la santé, l’aéronautique, la Monnaie…, tous représentés par leurs syndicats respectifs. Lycéens et lycéennes derrière la bannière de la FIDL, des étudiants aussi. FSU et CGT Educ Action, la FERC, Solidaires, UNSA, FO et CNT.

S’est ajoutée à toutes ces banderoles celle du Comité de défense de l’Hôpital Robert Piqué menacé de démantèlement depuis des années : le service public de santé est attaqué de toutes parts par le néolibéralisme qui a fait de notre santé une source de profits immense.

 

La banderole pour la défense de l’hôpital Robert Piqué

 

 

Paris – Ile de France

« Nous sommes 56000 » lançait la sono, vers la fin de la manifestation, place d’Italie. Une manifestation qui s’est déroulée sans « incidents » sérieux avec la police, ce qui faisaient dire à plusieurs manifestants : « Quand les flics ne sont pas là, il n’y a pas de casse ».

Comme les cortèges de la CGT partaient en dernier, les discussions étaient animées, sur les déclarations provocatrices et insultantes de Macron, sur les suites à donner à ce mouvement qui a commencé très fort, le 12 septembre.

Beaucoup de commentaires sur la présence importante de FO, cette fois en tête de manifestation. Commentaire : « Bailly est désavoué ». Les « ballons » des fédérations, des syndicats, des UD étaient nombreux. Le long du cortège, de Montparnasse à la place d’Italie, plusieurs points de diffusion : des partis politiques et plusieurs associations, comme la CNL, le mouvement de la paix, le DAL… faisant signer des pétitions; distribuant des tracts. Beaucoup de tracts.

Des camarades ont défilé avec drapeaux et journal dans différents cortèges, notamment des UD de l’Ile de France.

Un tout petit aperçu de la manifestation à travers ces photos prises dans la cortège du 95

Les salarié(e)s du commerce étaient encore très nombreux dans les cortèges

La banderole de tête du cortège de l’UD CGT du Val d’Oise

 

 

Des militants de la CNL  faisaient signer une pétition sur le maintien de l’APL et la défense du logement social