Plusieurs milliers de personnes ont manifesté en solidarité avec les migrants, les sans-papiers à Paris, Strasbourg..

Tours : pour la levée de l’état d’urgence, la défense des droits sociaux…
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Le 30 mai devant l’Hôpital de Grenoble
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La mobilisation du 30 mai avait été lancée depuis plusieurs semaines, fin avril, bien avant qu’il ne soit question de « déconfinement ». Notre parti avait signé l’appel de quelques 140 organisations et de très nombreuses personnalités qui ont dit ensemble : Foyers, centres de rétention, sans-papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ! (voir : https://www.pcof.net/foyers-centres-de-retention-sans-papiers-des-mesures-immediates-contre-la-bombe-sanitaire-appel-collectif/ ).

Paris : dix mille manifestants

La mobilisation du 30 mai a été répercutée dans plusieurs villes. A Paris, la préfecture a multiplié les obstacles, pour finir par « interdire » la manifestation au prétexte du danger de contamination, alors que les organisateurs qui ont déposé la demande de manifester ont pris de multiples mesures pour le respect des distances… Ils ont refusé d’appeler à l’annulation de la manifestation, qui partait de deux endroits, pour se rejoindre à la République.

En fin de compte quelque 5000 personnes ont tenu à manifester, pour des mesures de protection des migrants, pour la fermeture des centres de rétention administrative, l’arrêt du harcèlement policier contre les migrants, et leur mise en sécurité, la régularisation immédiate des sans-papiers qui « vivent ici, bossent ici et restent ici », comme l’ont fait plusieurs gouvernements en Europe.

Pour les militants politiques, associatifs, pour les syndicalistes qui ont manifesté, il s’agissait aussi de refuser les entraves mises aux manifestations, depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire.

Notre parti a participé à cette manifestation : voici le compte rendu qu’ont fait les camarades du parti de Paris.

Vers 14h, de nombreuses forces de police étaient massées autour de la place de l’Opéra et de la place de la Madeleine ou commençaient à s’amasser des travailleurs sans papiers. La police a commencé à gazer à Opéra pour repousser les manifestants de la rue du 4 septembre qui va en direction de la place de la République. Finalement le cortège de la Madeleine a rejoint celui de l’Opéra et la manifestation est partie rue du 4 septembre en direction de la place de la République en passant par la rue Réaumur, les boulevards de Sébastopol puis St Martin.

Il y avait environ 5000 personnes, en grande majorité des travailleurs immigrés dont beaucoup de sans papiers. Quelques organisations étaient présentes : outre le parti, il y’ avait Femme-Egalité, l’UJFP, le NPA, l’UCL, des libertaires et anarchistes, Ensemble, VP, des militants de la CGT, et de Sud. Le tout formait une foule dense et dynamique qui a atteint la place de la République sans encombre vers 16h. La police a dispersé des manifestants aux lacrymos après notre départ. Elle a procédé à plus de 90 arrestations.

Strasbourg : un rassemblement de la colère

Samedi 30 mai place de la Gare à Strasbourg :

Notre Parti est signataire de l’appel national « Foyers, CRA, Sans-papiers, des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ! ». Cet appel a abouti à des initiatives locales dans plusieurs endroits, les « Marches des solidarités » pour le 30 mai. 20.

A Strasbourg, le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » a appelé à un rassemblement sur la place de la Gare, rassemblement qui a été déclaré. Notre Parti a fait connaître l’initiative et a participé à ce rassemblement. Nous étions présents sur la place de la Gare avec nos mots d’ordre « Ils vivent ici, ils bossent ici, ils restent ici ! Régularisation » et aussi pour dénoncer l’état d’urgence sanitaire qui empêche les manifestations, de même que le rejet du tracking et de la surveillance généralisée que le gouvernement met en place sous prétexte de préserver la santé. Préserver la santé, c’est ne pas créer de « ghettos sans toits ni droits », de reconnaître les justes exigences des travailleurs de la santé, de donner les moyens à l’hôpital public, … mais pas d’empêcher les militants de défendre les revendications des travailleurs et les libertés. Nos panneaux ont été pris en photo, nous avons été interviewés par la presse. La tension était très forte dès le départ. Tension et colère. Colère car il y a deux jours, un jeune migrant afghan de 21 ans s’était suicidé à Strasbourg, de désespoir face aux conditions de vie et de manque d’avenir. Des associations comme « La Rue Tue » accusent les pouvoirs publics, Etat et Eurométropole. Colère contre tous ces CRS qui se tenaient « cachés » dans les rues adjacentes de la Gare. Colère contre la situation faite à l’ensemble des migrants, leurs conditions précaires, l’inhumanité qu’ils subissent. Beaucoup de jeunes, de sans-papiers, de militants associatifs et politiques étaient présents. Des mots d’ordre sont lancés « Déconstruisons pierre par pierre, mur après mur les Centres de Rétention Administrative ». Nous avons lancé le mot d’ordre « Ils vivent ici, ils bossent ici, ils restent ici ! Régularisation », repris. A un moment donné, un cortège arrive sur la place en déployant une banderole. C’est l’association « La Roue Tourne », association créée par des SDF sur Strasbourg. C’est le moment choisi par les CRS pour intervenir et disperser le rassemblement. Autre technique que le 16 mai : celle de la nasse. Les CRS encerclent les manifestants et les resserrent systématiquement. Faut-il préciser qu’ils n’ont cure des distances sanitaires ! Ce n’est pas la santé qui les intéresse, mais le fait d’empêcher toute résistance et dénonciation du système, la volonté d’intimider ! Pour pouvoir quitter la place, il fallait présenter sa carte d’identité qui a été photographiée. Et celle des sans-papiers aussi, malgré les protestations nombreuses. Il a fallu aussi le sang froid des militants pour calmer la fureur de certains jeunes. Il y avait environ 3 CRS pour un manifestant. Le rassemblement s’est quand même fini dans le calme. Mais la colère continue de couver.

Sur FR3 https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/emissions/jt-1920-alsace