Obsèques de notre camarade Maurice

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Les obsèques de notre camarade Maurice, décédé le 5 février 2022 à l’âge de 81 ans, ont eu lieu en fin de semaine.

Sa famille, une délégation du Parti, ses amis et des militants qui l’ont connu et apprécié dans de nombreuses luttes, lui ont dit au revoir jeudi 10 février au centre funéraire d’Orange où avait lieu l’incinération.

Un message (que nous reproduisons ci-dessous) a été lu au nom de la direction et de tous les camarades de notre parti, suivi d’un poème de Nazim Hikmet : « En dépit de mes cheveux blonds, je suis asiatique, en dépit de mes yeux bleus, je suis africain… ». Puis sa nièce a évoqué avec beaucoup d’émotion l’oncle qui fascinait, les « joutes oratoires » dans la famille et « la flamme qui ne l’a jamais quitté » : « ces convictions qui vous prennent aux tripes et qui ne vous quittent plus », qu’il a gardées jusqu’à la fin : « à la clinique, il mentionnait encore le sort des enseignants, les conditions du travail des infirmières… ». 

Le lendemain matin, l’urne a été déposée dans le caveau familial, au cimetière du Pontet près d’Avignon.  Des roses rouges, de la couleur du drapeau qu’il a porté, ont été déposées et l’Internationale a salué le camarade.

Le parti et le Café citoyen avaient ensuite invité ceux qui le souhaitaient à se retrouver dans le local associatif du Fenouil à vapeur à Avignon. Les militants qui l’ont connu ont évoqué ses convictions, ses connaissances (« puit de savoir », « camarade ressources »), ses qualités humaines, son intérêt pour la culture et les critères qui étaient les siens quand il préférait le collectif au « one man show », son internationalisme, son engagement contre le néo-colonialisme et la politique de pillage, de domination et de guerre de l’impérialisme français, sa confiance dans la jeunesse et ce « quelque chose de jeune qu’il avait conservé malgré l’âge et la maladie », sa capacité à transmettre…

Des militants du PCF ont lu le message de la fédération du Vaucluse de leur parti saluant « un homme profondément engagé et humain, fidèle aux idées qui l’ont guidé toute sa vie »

Les nombreux messages écrits adressés par ceux qui l’ont connu sur sa ville d’Avignon évoquent un « militant combatif, mais toujours à l’écoute des autres ». « Un grand intellectuel et un militant comme on en rencontre rarement », « un Ami très cher, toujours plein de gentillesse, humble et droit, déterminé et volontaire faisant preuve d’énergie et de motivation pour combattre l’injustice dans le monde ». Quelqu’un qui était « toujours là, de toutes les luttes, quoi qu’il arrive… et qui va laisser un grand vide à Avignon ».


Quand nous avons dit que Maurice avait une déception : ne pas voir pu concrétiser la réunion publique qu’il souhaitait organiser pour un échange autour du livre « Pour une rupture révolutionnaire avec le système », ses amis ont dit : « il faut le faire ! »

La plupart sont repartis avec le numéro de la Forge sorti dans la semaine « le premier, malheureusement, qu’il ne pourra pas lire, mais qu’il aurait aimé diffuser ».

Le message du Parti à la cérémonie à Orange

Maurice nous a quittés ce samedi 5 février au matin. 
La lutte courageuse qu’il a menée pendant de longs mois contre le cancer est à l’image de ce qu‘il a été pendant toute sa vie : un battant !

Il était militant du PCOF, le Parti Communiste des Ouvriers de France, membre de son comité central.

Au nom de la direction de notre parti, je voudrais tout d’abord remercier chaleureusement tous ceux qui l’ont accompagné jusqu’au bout dans cette épreuve : sa famille, ses amis, ceux dont les visites lui faisaient tant plaisir. A tous, j’adresse nos plus sincères condoléances. Et ce faisant, je m’exprime au nom de tous nos camarades, qui sont tous présents par la pensée avec nous aujourd’hui.

On ne peut pas saluer Maurice, sans saluer le militant qu’il a été.

Communiste, il était proche, des femmes et des hommes du mode du travail et du peuple, de ceux qui subissent l’exploitation, les bas salaires, la précarité, la vie dure…

Sa persévérance à dire qu’il faut une autre société, fondée sur d’autres bases, que cette révolution est nécessaire, était au cœur de ses convictions politiques et idéologiques et de son engagement concret, que les militants politiques et associatifs d’Avignon, mais aussi de la Drôme, ont bien connu.

Il avait enseigné quelques temps en Côte d’Ivoire et il connaissait bien l’Histoire et les réalités concrètes de l’Afrique. Notamment celles des anciennes colonies françaises, formellement indépendantes, mais toujours soumises au pillage et à la domination néocoloniale.  Contributeur régulier de notre journal La Forge, ses articles sur ces questions était très appréciés de nos lecteurs.

A Avignon et dans la région, où il est revenu vivre il y a quelques années après avoir quitté Paris, il a participé à de nombreuses luttes, défendu de nombreuses causes. Montant au créneau, avec d’autres, quand la mairie de Bollene a prétendu interdire le chant des partisans. Proposant de rebaptiser la rue Thiers, en remplaçant le nom de ce bourreau par celui de Rosa Bordas, une native du Vaucluse, montée à la capitale, où elle a vécu et chantée le Commune de 1871. Militant avec le réseau éducation sans frontière pour que des élèves ne soient pas expulsés, au prétexte que leurs parents n’avaient pas de papier ou qu’ils devenaient majeurs. Militant contre la fermeture du bureau de poste. S’impliquant dans les réunions et les actions du Café Citoyen. Portant le drapeau rouge de notre parti, diffusant nos, tracts, vendant notre journal …

Il y aurait encore beau de choses à dire sur son parcours, mais je m’en tiendrai à une seule. Son souci de former, de donner aux jeunes les connaissances et l’esprit critique nécessaires pour comprendre ce monde qu’ils découvrent, tellement injuste, dangereux et révoltant.

Professeur d’Histoire dans le secondaire, il a marqué beaucoup de ses élèves. Hors de l’institution scolaire, dans l’école de la vie et de la lutte, il aimait partager ses connaissances, sa pédagogie et son enthousiasme avec les jeunes révolutionnaires, qui veulent comprendre mais aussi agir pour un monde meilleur.

Alors, oui Maurice, tu nous manques. Nous sommes tristes, mais nous sommes fiers de la vie que tu t’es choisie, des combats que tu as menés, de ton engagement que nous poursuivons ! 

Camarades et amis réunis à la salle le 11 février, à l’invitation du Parti et du Café citoyen

Avignon 2018. Manifestation avec le Café citoyen et table de presse à la fête de la Marseillaise