Activités autour de la Journée de la Terre Palestinienne : Bordeaux, Toulouse, Paris, Pau, Tours …

Soirée sur la Palestine, à Billère, avec Rony Brauman et Pierre Stambul
1 avril 2024
Rassemblement pour défendre le droit de grève chez Orano
5 avril 2024

La journée de la Terre Palestinienne prenait un caractère particulier cette année. C’était l’occasion de rappeler la longue histoire du combat du peuple palestinien, ce que plusieurs conférences organisées dans différentes villes ont permis de rendre concrète, comme par exemple, celles organisées dans la région de Pau. Les rassemblements et les manifestations ont également repris l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat et sans condition et de l’appuyer à travers l’imposition de sanctions contre Israël et contre les monopoles français qui continuent à faire des affaires et ceux qui soutiennent la guerre. Carrefour est particulièrement ciblé, mais la liste est longue, de McDo aux banques, de SFR à Thalès… Dans le domaine de l’armement, c’est davantage au niveau des coopérations technologiques, de la recherche en cyberdéfense militaire et civile qu’il faut chercher.

En tout cas, les campagnes de boycott ont des effets réels qui vont avoir un impact à plus long terme : il faut les encourager. Elles permettent aux personnes d’agir, à leur niveau et autour d’elles.

C’est aussi le sens de la campagne pour faire connaître et faire signer la carte-postale adressée à Macron, qui rencontre un écho très positif, dès lors qu’elle s’adresse aux habitants des quartiers populaires.

La pression populaire est essentielle pour imposer un cessez-le-feu, l’envoi massif de l’aide humanitaire, en nourriture, en matière de soins, de protection de la population exténuée de Gaza. Les initiatives internationales, au niveau des institutions, comme l’ONU, se poursuivent. Les USA ont essayé de « prendre le train des condamnations », en proposant une résolution, qui reprenait la position d’Israël, en conditionnant notamment le cessez-le-feu à la libération des otages détenus par le Hamas. Elle a été rejetée au niveau du conseil de sécurité. Une autre résolution, proposée par les représentants de 10 Etats, demandant un cessez-le-feu pendant le temps du ramadan, a été votée, le représentant des USA s’abstenant.

Autour de la Journée de la Terre, des initiatives de solidarité ont été prises avec le secrétaire de l’UD CGT du Nord, poursuivi pour avoir appelé à la solidarité avec le peuple palestinien et pour ne pas avoir dénoncé « le terrorisme du Hamas ».

Les dizaines de milliers de morts palestiniens, d’enfants tués par les bombes et parce qu’ils n’ont rien à manger, les dizaines de milliers de maisons, de bâtiments détruits, les hôpitaux saccagés… sont autant d’actes d’accusations du terrorisme d’Etat d’Israël contre tout le peuple palestinien.

Bordeaux : 2 actions en solidarité avec les enfants et les artistes palestiniens

A l’occasion de la journée de la terre, le collectif de solidarité avec la Palestine de Bordeaux CGPJDPI avait prévu samedi 30 mars un rassemblement place de la mairie de Bordeaux pour être au plus proche de la population. Mais le préfet a invoqué Vigipirate renforcé pour nous envoyer place de la Bourse. Mais la place était encerclée par des barrières empêchant tout rassemblement visible. Heureusement, à quelques mètres de la place, sur le miroir d’eau, deux jeunes femmes avaient pris l’initiative de disposer des dizaines de paires de chaussures de bébés, des petits jouets et doudous, mots d’ordre en visuel, du tissu pour écrire ou dessiner. Le miroir d’eau est un parcours de promenade très populaire. Nos deux actions se sont complétées avec prise de parole notamment de l’une de ces femmes qui a appelé de tous ses vœux une manifestation géante à Bordeaux pour faire cessez ces massacres d’enfants.

Le lendemain dimanche 31 mars, au Rocher Palmer de Cenon, 400 à 500 personnes ont assisté à un spectacle de solidarité avec les artistes palestiniens coincés dans les ruines de Gaza : la recette doit leur permettre relogement et de meilleures conditions pour perpétuer leur art.

Cet après-midi, des musiciens d’origines diverses dont une jeune femme franco-burkinabè au balafon, une chorale syrienne alternaient avec la lecture des textes que l’ami de Palestine 33 Ibrahim Kashan envoie depuis Al Quararra, dans la bande de Gaza, chaque fois que les réseaux le lui permettent. C’est un véritable feuilleton de la vie quotidienne sous les assauts d’Israël depuis octobre. Ce spectacle a été présenté par Samia Mallié, palestinienne expulsée de sa maison à l’âge de 6 mois lors de la Nakba, maison qu’elle n’a jamais revue. Elle a lu une des dernières communications désespérées de Ziad Medhouk sous les bombes.

Mais au final l’enthousiasme des musiciens, dans un melting-pot ou « boeuf » improvisé, a transporté la salle aux sons mélangés du youd, du saxophone, de l’orgue, des percus, d’une basse et d’une contrebasse, faisant dire à l’un d’entre eux : « c’est big bang Gaza » sous des applaudissements nourris.

Deux formes de solidarité qui peuvent permettre de toucher plus largement des populations qui n’ont pas l’habitude d’aller en manif. 

Rassemblement du 28 mars pour les journées de la Terre à Toulouse

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 28 mars à Toulouse pour les journées de la Terre en solidarité avec le peuple palestinien à l’appel de l’ensemble de l’arc du collectif national pour une paix juste et des organisations ou associations comme Palestine Vaincra et le collectif de solidarité de la fac du Mirail.

Ce rassemblement a fait suite à un rassemblement devant la bourse du travail pour dénoncer la criminalisation du mouvement syndical avec le procès contre le secrétaire de l’UD CGT du Nord, Jean Paul Delescaut accusé d’apologie du terrorisme pour avoir soutenu à travers un tract le 10 octobre le peuple de Gaza bombardé par l’armée israélienne . L’UD CGT 31 s’est bien sûr exprimée sur ces attaques. Parmi les militants présents à ce rassemblement beaucoup de celles et ceux qui à tour de rôle participent aux actions régulières d’appel au boycott, qui se tiennent notamment, devant les magasins Carrefour de la ville.

La question des sanctions économiques mais aussi l’arrêt d’envoi de matériel militaire à l’État d’Israël sont au centre des exigences du mouvement de solidarité. Viennent aussi les dénonciations pour la participation d’Israël aux jeux olympiques et à l’Eurovision.

La prochaine date annoncée ce soir là porte sur la mobilisation pour manifester à Lannemezan le 6 avril pour la libération de Georges Abdallah des bus sont affrétés pour cette occasion.

Tours

La journée du 30 mars à Tours de soutien au peuple Palestiniens, contre le génocide en cours conduit par Israël commémorait comme dans beaucoup d’autres villes, la journée de la terre palestinienne. Un rappel a été fait sur le lieu du rassemblement de la répression qui s’est abattue contre des travailleurs palestiniens le 30 mars 76 qui s’opposaient à la confiscation de leur terre en Galilée. Répression qui avait fait 6 morts, une centaine de blessés et des centaines d’arrestations.

Des photos exposées montraient aussi la destruction des trésors architecturaux perpétués par Israël pour tenter d’effacer non seulement le peuple Palestinien, mais aussi son histoire. Des passants en marge du rassemblement se sont arrêtés pour regarder et comprendre . Le rassemblement s’est ensuite transformé en manifestation avec la participation d’une centaine de personnes exigeant le cessez-le-feu et l’arrêt des massacres.

Paris

Plusieurs milliers de manifestants, de la République à Châtelet. Pour une manifestation appelée un week-end de Pâques, la participation était significative.

En ouverture, un « die-in » a été organisé par le collectif de soignants solidaires du peuple palestinien. Tout au long du trajet, les prises de paroles se sont succédé au micro du camion du collectif. Elles ne sont audibles que dans les premiers rangs des manifestants, le reste reprenant les mots d’ordre de chaque cortège.

Extraits de l’intervention du PCOF :

Aujourd’hui, 30 mars, le peuple palestinien où qu’il soit, à Gaza, en Cisjordanie, dans les territoires de 48, à Jérusalem, dans les camps du Liban, de Syrie ou de Jordanie, ou en exil à travers le monde, le peuple palestinien commémore la journée de la terre, la journée de la terre de Palestine. […]

Cette journée sonne comme un défi : Israël peut continuer à massacrer et affamer le peuple palestinien, lui voler ses terres, occuper et détruire ses maisons, le priver de présent et d’avenir, …, lui, continuera à résister et à exister. Et nous continuerons à être à ses côtés jusqu’à ce qu’il recouvre l’ensemble de ses droits nationaux légitimes et qu’il puisse vivre libre et indépendant sur la terre de Palestine. […]

Après plus de 2 mois de discussions et de multiples votes restés sans lendemain du fait du veto américain, le Conseil de sécurité de l’ONU a fini, le 25 mars, par voter pour un « cessez-le feu immédiat ». Mais Israël n’en a cure. […]

Il est temps de passer aux actes, d’arrêter de livrer des armes et de suspendre toute coopération militaire, sécuritaire, universitaire et économique avec l’Etat criminel d’Israël. Il n’y a qu’un moyen pour imposer ce cessez-le-feu à Israël et arrêter le génocide en cours, ce sont des sanctions, des sanctions maintenant !

Cessez-le-feu total, immédiat et pérenne !

Stop au génocide à Gaza, Stop à la colonisation de la Cisjordanie !

Des sanctions, des sanctions contre Israël, maintenant !

Pau

Les participants (plus de 150) à la conférence de Billère (voir la correspondance sur notre site ( https://www.pcof.net/soiree-sur-la-palestine-a-billere-avec-rony-brauman-et-pierre-stambul/ ) ont beaucoup apprécié les interventions. La veille, P Stambul intervenait à Bayonne et le lendemain il était aussi à Mauléon.

La dynamique impulsée par la conférence de Billère a contribué au succès du rassemblement du lendemain, le 29 mars, devant la préfecture de Pau. Plus de 250 personnes étaient présentes et elles sont parties en manifestation qui a déambulé dans les rues de la ville.

Ce rassemblement avait été appelé par le collectif pour une paix juste et durable, sur la base de l’appel national, et l’association » Urgence Palestine » est venue le renforcer.

L’AFPS, cheville ouvrière de ces deux initiatives, sera le 6 avril au rassemblement devant le pénitencier de Lannemezan dans lequel est toujours incarcéré le militant Georges Ibrahim Abdallah, afin d’exiger sa libération immédiate.