Soirée sur la Palestine, à Billère, avec Rony Brauman et Pierre Stambul

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P Stamboul et R Brauman, à Billère (64)

Le vendredi 29 mars s’est tenue à Billère une conférence sur la Palestine organisée par l’AFPS de Pau, la mairie de Billère et le collectif pour une paix juste et durable. Les deux invités étaient Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières et Pierre Stambul, porte parole de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP).

C’est Pierre Stambul qui a commencé à parler en revenant sur les origines de l’UJFP et son combat contre le sionisme et en faveur des Palestiniens. Tout d’abord il a rappelé qu’un grand nombre des membres de l’organisation sont des enfants des rescapés de la Shoah. Lui-même est le fils d’un membre du groupe Manouchian (déporté à Buchenwald) et la famille de sa mère a été exterminée. 

Ils savent ce qu’est un génocide et refusent qu’on en commette un autre en leur nom. Ce rappel est important car l’UJFP est souvent accusée d’être antisémite à cause de ses positions, ce qui, au vu de son histoire, est un grossier mensonge.

Il a ensuite démontré avec brio le caractère nocif de l’idéologie sioniste, en décalage complet avec le choix fait par un grand nombre de juifs d’Europe centrale et de l’Est, de se tourner vers les partis progressistes et révolutionnaires au début du XXe siècle, dans le contexte de la montée de l’antisémitisme (surtout dans l’Empire russe). Le sionisme est né dans les milieux bourgeois et intellectuels de Vienne et part du même postulat que les antisémites, à savoir que les juifs européens sont inassimilables. Pour les « protéger » il faudrait donc qu’ils partent et qu’ils trouvent refuge sur une nouvelle terre. Le choix de la Palestine relève d’une pure mystification. Les juifs européens n’ont strictement rien à voir avec les judéens antiques.

Pierre Stambul a aussi évoqué les accointances troubles entre le sionisme et les mouvements fascistes antisémites. En effet ces deux mouvements partagent le même objectif : vider l’Europe de ses juifs. Comme exemple il a cité le cas de Vladimir Jabotinsky (dont le père de Benjamin Netanyahou était le secrétaire), leader de l’aile droite du sionisme, et admirateur de Mussolini et de tout ce qui était autoritaire et réactionnaire en Europe. Ou bien le groupe Stern qui a mené durant la seconde guerre mondiale des attentats contre les Britanniques plutôt que de combattre le nazisme. 

Enfin Pierre Stambul a évoqué son dernier voyage à Gaza (en 2016) et a tenu à témoigner de la vitalité de la société palestinienne, notamment les organisations de femmes, très loin de la « démonisation » de ce territoire et du Hamas dans les médias. Il a insisté sur le haut niveau d’éducation de ce territoire (à peine 1 % d’illettrés). 

Rony Brauman est ensuite intervenu pour évoquer son parcours, des souvenirs de jeunesse (il a vécu un temps en Israël) ainsi que ses derniers voyages en Cisjordanie (2006). Il a pu être témoin de la destruction de maisons palestiniennes, de la colonisation rampante et du harcèlement dont sont victimes les populations bédouines de la part des militaires israéliens. Il a évoqué la situation tragique à Gaza, la famine, les conditions inhumaines dans lesquelles les opérations chirurgicales sont menées (parfois sans anesthésie). Il a conclu en disant que pour stopper ce massacre il fallait sanctionner Israël, mettre fin aux accords de coopération avec l’UE et arrêter de livrer des armes. 

La « salle » a pu poser un certain nombre de questions portant sur l’impunité dont jouit Israël, la complicité de nos gouvernants, le sort des prisonniers palestiniens, les moyens concrets pour aider les Palestiniens. La soirée s’est conclue sur un appel à manifester samedi à 15h devant la Préfecture de Pau.