Oui, ce 1er Mai a été historique

Notre tract pour le 1er Mai
28 avril 2023
Rendez-vous à Lure, du 12 au 14 mai
10 mai 2023

Dans notre pays, ce Premier Mai était forcément très imprégné par les quatre mois de mobilisations, les 12 journées de manifestations appelées par l’intersyndicale, contre la réforme des retraites. C’est pourquoi, il a été vu par un grand nombre de manifestants comme la treizième journée de manifestation pour dire, c’est toujours Non aux 64 ans ! A ce titre, il rentre dans la série des grandes journées, avec quelque 2,3 millions de manifestants, avec un grand nombre de travailleurs, de jeunes qui participent pour la première fois à un 1er Mai.

Mais c’était aussi un Premier Mai, journée internationale de lutte et de solidarité des ouvriers, des travailleurs, des peuples, pour leur émancipation. C’est pourquoi, il n’est pas faux de parler d’un Premier Mai historique, dans l’unité des confédérations et des syndicats, des organisations de jeunesse, des collectifs de soutiens à la lutte des peuples. La solidarité avec le peuple palestinien, avec le peuple iranien, avec les peuples de Turquie, … s’est exprimée de différentes manières dans ces manifestations, de même que la dénonciation de l’opération anti-immigrés à Mayotte.

Dans les régions frontalières, des délégations de militants, de syndicalistes, ont participé avec banderoles et drapeaux aux manifestations en France.

Si l’atmosphère des manifestations était festive, elles étaient aussi empreintes de détermination, de colère… avec une conviction intacte de la justesse et de la nécessité du combat engagé, avec la satisfaction de l’avoir mené dans l’unité. Comme le disaient de nombreux-euses manifestant-es, « c’est pas du tout un baroud d’honneur », « Ni Macron, ni ses policiers nous ont défaits », « on ne lâche pas sur le refus de cette réforme »…

Autrement dit, la « page ne se referme » toujours pas !

En fixant un cap de 100 jours, Macron n’a ni apaisé la colère sociale, ni tourné la page de la contestation. Rassemblements, manifestations accueillent chacun de ses déplacements ou ceux de ses ministres

Depuis la promulgation de la loi, la répression policière est montée de plusieurs crans. Les manifestations intersyndicales ont été réprimées, de façon délibérée, par les milliers de policiers et de gendarmes déployés à Paris et dans les grandes villes. Les responsables du « maintien de l’ordre » ont mis en œuvre des moyens nouveaux, comme les drones de surveillance, dont l’usage a été autorisé dans plusieurs villes, lors des manifestations du 1er Mai. Les attaques et les provocations se sont succédé contre tous ceux et celles qui ont critiqué les Brav-M, les arrestations arbitraires, les condamnations expéditives… La LDH a été ciblée par Darmanin et Borne et l’instrumentalisation des poubelles incendiées, des vitrines brisées attribuées aux « black blocs » et étendues à « l’ultra-gauche » est montée de plusieurs crans, avant le 1er Mai. Les images diffusées à longueur de journée venaient à l’appui de la politique de tension et de répression. Et ce sont les porte-paroles des syndicats de police, les députés du RN qui étaient invités aux micros des grands médias pour la justifier, en syntonie avec Darmanin qui exigeait de tous les responsables politiques, syndicalistes, une « condamnation ferme et immédiate des casseurs » assorti d’un soutien « aux forces de l’ordre ».

Comme le soulignent plusieurs correspondances, le besoin de discussion collective, de comprendre les points de vue et les objectifs des forces engagées dans cette bataille contre la réforme, notamment ceux de notre parti, d’élargir la discussion aux autres terrains de contestation… est fort. Cela s’est notamment vérifié lors des rassemblements, des initiatives, comme des repas solidaires, qui ont suivi les manifestations.

C’est ce que relèvent aussi les camarades dans plusieurs villes où le parti a organisé des points de diffusion, de diffusion des tracts et de notre journal. Partout, on constate un intérêt à connaître nos positions, notre histoire…, surtout là où le parti a été présent dans les manifestations contre la réforme des retraites.

Un 1er Mai historiques, de lutte, de solidarité, qui va se prolonger sur les terrains de lutte qui se multiplient et s’enracinent.

Grenoble

Dans l’Isère comme ailleurs, ce Premier mai 2023 avait, cette année la dimension des grandes manifestations du mouvement « 64 ans, c’est NON » : plus de 30 000 personnes à Grenoble de toutes générations, des plus jeunes enfants jusqu’aux grands parents ; plus de 40 000 dans l’ensemble du département.

En tête de cortège, la « CGT jeunes » donnait le ton d’une journée combative, forte d’une nouvelle génération de militants déterminés à s’organiser et à s’engager dans la lutte de classes.

A travers les slogans (« Avec les travailleurs du monde entier, so-so-solidaité »), les messages de soutien lus à l’arrivée et les stands associatifs, comme celui de l’AFPS, la dimension internationaliste était bien présente.

Si la pluie n’a pas découragé la participation, elle a toutefois rendu plus compliquées les animations autour de la quarantaine de stands disposés autour de l’ancien anneau de vitesse.

Le tract du Parti a été très largement diffusé. Ceux qui se sont arrêtés au stand pour mieux nous connaître ont posé des questions sur la personnalité du parti (« Pourquoi le « O » ? » …) et sur ses positionnements, notamment sur la guerre en Ukraine. Acquiescement sur le mot d’ordre « ce système on n’en veut pas, on le combat ! ». Journaux, revue Rupture, classiques (Manifeste du parti communiste ou La guerre civile en France), Fil rouge du l’UJR, plaquette de présentation du parti …, on ne repartait pas les mains vides ! 

Paris

Deux cortèges se sont lancés cette année ce Premier Mai, dans les rues de Paris, pour permettre aux flots de manifestants de défiler, malgré la pluie et malgré les affrontements qui ont émaillé le cortège principal. Le second, où manifestaient notamment la CGT, Solidaires, FO, s’est déroulé sans incident. Notre parti, qui avait installé son poste de diffusion le long de ce cortège, a manifesté, aux côtés notamment des camarades et amis de Tunisie.

Les rangs étaient très denses, donnant aux cortèges l’allure d’une marée humaine avançant à un rythme soutenu. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté derrière le ballon de l’Union régionale de la CGT, venues souvent en familles, sans banderoles, quelques pancartes, quelque fois des casseroles… Venaient ensuite des cortèges CGT avec banderoles, dont plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers, particulièrement nombreux et visibles ce Premier Mai. Ils étaient emmenés par les UD CGT du 91 et du 94 dans le cortège de Solidaires, défilaient les grévistes de DPD (voir photo).Les énormes difficultés pour parvenir à renouveler leurs papiers étaient un des thèmes de leur mobilisation.

Le cortège très fourni derrière le camion d’Attac, avec beaucoup de « Suzies », animait la manifestation avec de la musique, des chansons, des slogans…

Les UD d’Ile de France, les gros syndicats (Ratp, Air France, Nettoyage, Bâtiment, Edf, Cheminots…) étaient également fournis.

Solidaires a, une fois encore, fait la démonstration de sa capacité à rassembler dans des cortèges militants. Beaucoup de cortèges des secteurs artistiques, des cortèges mettant en avant la dimension internationale, ou posant les questions de la défense de l’environnement, en lien avec la dénonciation du capitalisme, ou dénonçant les violences et la surveillance policières ont manifesté dans ce « pôle » entraîné par Solidaires et les « sud ».

Notre point de diffusion a fonctionné sans interruption, jusqu’à la fin des cortèges. Nous avons distribué des milliers de tracts et de nombreux amis sont passés nous saluer. Nos mots d’ordre repris au mégaphone ont attiré l’attention et plusieurs étaient repris pas les manifestants. Ce fut l’occasion de lancer le dernier mot d’ordre, « capitalisme broyeurs de vies, ce système, on n’en veut pas, on le combat ».

Le 1mai à paris, notre parti a manifesté

Aude

Une mobilisation qui se maintient, avec une légère remobilisation par rapport aux dernières dates : environ 3 500 à Carcassonne et 4 000 à Narbonne.

L’intersyndicale qui tient toujours, et il est à noter que la présence des forces politiques était plus marquée ce 1er Mai. Et beaucoup de monde en fin de cortège, venu pour dire « trop c’est trop ».

L’intersyndicale nationale et la suite de la mobilisation sont attendues avec impatience par les militants, qui réfléchissent à des initiatives locales, avec des initiatives nationales pour poursuivre jusqu’au 14 juillet.

Le parti a tenu un point fixe dans la manifestation de Carcassonne avec une diffusion de tracts et de journaux, appuyée par un chevalet rendant visible nos mots d’ordres.

Dans le Cher

Un 1er Mai historique et énorme dans ces villes moyennes et communes rurales avec 12000 manifestants

A Bourges on est passé de 500 manifestants au 1er mai 2022 à 9000 manifestants cette année.

L’intersyndicale avait appelé pour fêter le mouvement ouvrier et populaire majoritaire contre la « réforme de trop ». L’occasion aussi pour beaucoup, de fêter la solidarité internationale des travailleurs et des peuples dans de vibrantes « internationales ». Les manifestations étaient marquées par le caractère de solidarité intergénérationnelle avec nombre de manifestants venus en famille et nombre de jeunes qui s’ajoutent aux anciens travailleurs qui renouent avec les 1er mai. A part les cortèges fournis des cheminots et des hôpitaux, peu de banderoles. Moins de pancartes et plus de concert de casseroles quand les sonos relaient « faites du bruit ». Le cortège très regonflé et déterminé à ne rien lâcher est passé devant la Sécurité Sociale où une prise de parole a rappelé l’histoire de cette conquête sociale.

Le tract de notre parti a été accueilli et certains manifestants avides de perspectives au mouvement sont venus le réclamer. Le panneau avec les mots d’ordre du parti a été particulièrement photographié et filmé par la télévision.

A Vierzon 2 300 manifestants qui se sont retrouvés sur la place des anciennes usines CASE, A St Amand 500, à St Florent 200, à La Guerche 200.

Dans ces petites villes ouvrières et rurales, délaissées, la mobilisation populaire est forte, pour la défense de l’accès pour tous aux services publics, contre la fermeture des services hospitaliers, du service ferroviaire.

Toulouse

100 000 personnes pour ce 1ermai et 13ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites à l’appel de l’intersyndicale. Une journée historique de l’avis de toutes et tous au regard de la présence de toutes les organisations intersyndicales. Les principaux militants du mouvement syndical dans les entreprises étaient présents, même si une partie des troupes pouvait faire défaut (vacances scolaires, week-end prolongé). Une foule, dont beaucoup d’anonymes, a profité du 1ermai férié pour venir en famille. Une disponibilité aussi pour les discussions politiques autour des obstacles mis par les institutions bourgeoises pour obtenir gain de cause et une ouverture d’esprit sur la nécessité de la rupture.

Les préfectures et sous préfectures étaient aussi de la partie. Plusieurs départements ruraux appelaient à divers points de mobilisation ; ils ont encore comptabilisé et rassemblé une multitude de manifestants, du jamais vue dans les précédents 1ermai. Cela démontre l’ancrage sur la durée dans tous les territoires et la colère sourde qui s’installe désormais. Dans certains cortèges étaient aussi présents des « patrons » de très petites entreprises (TPE), des artisans qui, de par les conditions de travail, ne se voient pas travailler jusqu’à 64 ans : exemple un couvreur de toits.

Dans plusieurs cas des rendez vous festif, apéro, pique nique, voire concerts ont été organisés après les manifestations, une façon de prolonger ce moment qui constitue déjà une réussite par sa son ampleur, qui ancre dans les têtes la possibilité de renouveler ces initiatives à l’avenir, avec une fraternité de combat. Même si on ne partage pas tout, on se parle et on s’écoute, ouverture aux autres et une envie de faire ensemble.

Nous avons diffusé tracts et journaux et nous avions confectionné des panneaux pour faire connaître nos mots d’ordre.

Quelques chiffres, non exhaustifs dans les préfectures et sous préfectures. Difficile de comptabiliser l’ensemble des initiatives.

Muret 1500 personnes avec pique nique

Agen 4500 personnes, pique nique et concert

Auch 7000 personnes

Foix 12000

Albi 8000 personnes

Rodez 9000 personnes recensées dans plusieurs villes du département de l’Aveyron.

Strasbourg : 1er mai populaire, revendicatif

La page n’est pas tournée, la mobilisation est toujours là, c’est toujours NON aux 64 ans !

Ce n’est pas souvent qu’il y a plus de 15 000 personnes dans les rues de Strasbourg un 1er Mai, surtout lors d’un week-end prolongé terminant les vacances scolaires. 13ème manifestation contre la réforme des retraites et contre le gouvernement, contre les profits insupportables des capitalistes et les méthodes répressives des dominants.

Les syndicats étaient tous présents et avaient mobilisé massivement, avec une même revendication et beaucoup de détermination. Les travailleurs et les milieux populaires ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, formant une grande vague de protestation, très souvent en famille. La jeunesse était présente en nombre, pleine d’imagination. Entre les banderoles des entreprises et les milliers de drapeaux syndicaux, fleurissait une imagination créatrice. Une méga casserole avec Macron, qui a été mise au feu à la fin de la manif, un serpent géant avalant les 191 milliards de profits du luxe de LVMH, le Rhin engloutissant Macron, Borne et Cie, une parodie de la répression jouée par des jeunes déguisés avec un char en carton, une fusée qui envoyait les « grands » de ce monde dans l’espace intersidéral, des centaines de panneaux hauts en couleur et en verbe, sérieux ou humoristiques, sarcastiques et revendicatifs.

Dans beaucoup de têtes, il y a l’idée « Oui, de cette société-là on n’en veut pas, on la combat ». Un 1er mai internationaliste aussi, avec les cortèges de l’association DIDF, des Kurdes, des Alevis, une banderole de solidarité avec les travailleurs en Iran, … Les manifestants à l’offensive étaient heureux de se retrouver si nombreux.

Notre Parti avait opté pour le point fixe le long de la manif

Certains manifestants connaissant nos emplacements sont venus prendre notre tract et acheter le journal. Sur un banc, sous le portique, nous avions mis des anciens journaux que les gens venaient feuilleter et parfois emmener sur notre invitation. Les mots d’ordre étaient repris et une répartie se faisait entre la sono du parti et celle des cortèges. La fin de la manif a été houleuse. Les camarades ont dû démonter le portique sous les lacrymos. Ils ont assuré.

Dans toute l’Alsace, cette journée du 1er mai a été un succès, que ce soit à Mulhouse, à Colmar ou pour une première fois un 1er mai à Sélestat.

Une après-midi festive et fraternelle à l’initiative des cheminots

Les Cheminots du Bas-Rhin avaient organisé dans leurs locaux à Bischheim un repas militant de solidarité. Ce fut un grand succès. Et si l’attente aux stands étaient longue vu le nombre important de participants, cela permettait les discussions, les échanges et la bonne humeur dans les files. Tout le monde était heureux du succès de ce 1er Mai, content de pouvoir se retrouver ensemble. Cheminots, Santé, Education, Retraités, Jeunes Lycéens et Jeunes syndicalistes de la SELA CGT. Une ambiance très fraternelle. Nous nous sommes retrouvés, camarades et amis autour d’une bonne tablée et avons participé au débat au courant de l’après-midi. Un débat revendicatif et politique. L’accusé principal, le système capitaliste, évoqué par le délégué CGT de Peugeot Mulhouse, par un militant de la fonction publique et par les camarades. L’importance de lutter en interpro, l’importance de la lutte pour les salaires, les témoignages de travailleuses et travailleurs de l’hôpital, de l’éducation, du service public d’archéologues, la solidarité contre la répression qui frappe les militants (le militant de la métallurgie qui avait été arrêté et qui a comparu devant le tribunal était présent avec sa famille et a été applaudi), l’appel d’une camarade à organiser la riposte contre la journée de « promotion du SNU » prévue à Strasbourg, contre l’embrigadement de la tête de notre jeunesse, un « ni chair à patron, ni chair à canon » expliqué par un jeune de l’UJR, l’appel à la solidarité entre travailleurs de toutes nationalités exprimé par un membre de la DIDF… Tout a contribué de faire de cette rencontre d’être un grand moment. La salle a remercié la CGT Cheminot de permettre ce grand moment, qui s’est clos au son d’une chanson « Les oubliés » de Gauvain Sers qu’une amie artiste a interprétée a capella.

Pau

Entre 12 et 15000 manifestants; le plus gros Premier Mai à Pau depuis celui qui avait suivi la fin de la seconde guerre mondiale !

Il y avait énormément de monde, beaucoup d’ambiance, de la musique, des chants, des pétards. Il y a eu aucun incident. Pour la composition de la manifestation, il y avait beaucoup de travailleurs en activité et des retraités, avec une moyenne d’âge de quarante-cinquante ans, beaucoup de familles, des jeunes aussi, notamment des étudiants.

Au niveau des organisations il y avait la CGT, Solidaires, la CFDT, la FSU, FO, le PCF, Ensemble, le PCOF, Libertat, le POID, les anarchistes. La FSU était en tête de cortège avec camion et une fanfare.

Les tracts du parti ont été diffusés au début de la manifestation : l’accueil a été bon. La plupart des personnes l’ont pris et lu. Pas mal connaissait déjà le PCOF.

Le stand du parti a été tenu : des La Forge ont été vendues, ainsi que la revue « Rupture » et 300 tracts ont été diffusés.

Bordeaux

50 000 ou 100 000 manifestants, selon des estimations non-policières, peu importe ! Nous avons sans doute vécu le plus important 1er mai depuis 50 ans. Deux heures et demi de défilé pour un cortège soudé et compact, derrière la même banderole intersyndicale, depuis 3 mois, et 13 manifestations : réconfortant pour beaucoup.

En point fixe, place Peyberland, nous avions fait un pôle d’animation autour de pancartes grand format et affiches de nos slogans du moment scotchées aux troncs d’arbre. De plus, nous avons imagé le grand écart « démocratique » du Conseil constitutionnel gardé par une armada de « robocops », la veille de son délibéré, avec sa présentation toute en douceur et le 49.3 de Macron. Cette présentation a eu un certain succès, de nombreuses photographies en ont été prises. Plusieurs numéros de La Forge ont été vendus à plusieurs reprises et près de 500 tracts du 1er mai y ont été diffusés ainsi que nos derniers autocollants.Une manifestation populaire autant qu’ouvrière, souvent en famille, moins revendicative que les précédentes. Mais l’expression de ce refus massif était toujours là et le bruit des casseroles a accompagné toute la manifestation. De même que le nombre impressionnant de pancartes toutes plus ingénieuses que les autres, montre la colère exprimée individuellement, mais dans un contexte collectif de masse. Malgré l’absence totale de transport en commun sur toute la métropole bordelaise, la mobilisation a fonctionné à fond.

Nombreux étaient les retraités organisés ou non. La jeunesse n’était pas en reste : plus de 1 500 lycéens et étudiants dans le cortège des jeunes, en intersyndicale dirigée par l’UNEF. Un cortège unitaire et combatif, avec des slogans revendicatifs contre le patronat, contre cette réforme et pour gagner le repas CROUS à 1 euro. Les jeunes étaient contents de cette manif historique qu’ils ont marquée par le chant de l’Internationale à plusieurs reprises.

La question de la suite à donner au mouvement était dans toutes les têtes, en pensant déjà à la rentrée pour certains qui en finissent avec les examens actuellement, et aux prochaines mobilisations avant les vacances d’été. L’UJR était présente avec sa pancarte qui a été appréciée et photographiée, et a également distribuée ses tracts annonçant notamment le camp d’été.

Côté travailleurs, nombreux sont ceux qui manifestaient avec leurs badges toutes appartenances syndicales confondues. De nombreuses entreprises du privé étaient représentées par leurs chasubles ou fanions de boîte, comme pour les travailleurs des services publics (SNCF, EDF et Engie, l’Education nationale, l’Hôpital public,…)

L’animation de certains cortèges comme celui de la construction ont marqué le caractère festif de ce 1er mai. Le côté internationaliste y était avec les banderoles des Kurdes de Bordeaux avec qui nous avons entonné le chant du 1er mai « Bir Maïs » ou encore avec le traditionnel drapeau de la République espagnole pour qui nous avons scandé « España, mañana será republicana » ou encore avec la banderole de l’UTSF regroupant travailleurs sénégalais aux côtés de burkinabé de Bordeaux, que nous avons rejoints pour faire avec eux la deuxième partie du parcours. Et c’est d’ailleurs avec eux que nous avons fini la journée par un repas africain au siège de l’UTSF-AR à Cenon suivi d’un débat sur l’origine et la signification du 1er mai. Lors de l’échange qui a suivi, des travailleurs et des jeunes ont témoigné de leur difficulté à trouver un emploi ou un stage en tant que travailleur ou jeune étudiant d’origine africaine, face au racisme ou aux discriminations dont ils sont victimes, ainsi que de leur volonté de prendre toute leur place aux côtés des autres travailleurs et jeunes étudiants comme dans le mouvement contre la réforme des retraites. La rencontre de 3 heures s’est conclue sur l’importance de s’attaquer au système lui-même, reprenant le mot d’ordre du PCOF : « CAPITALISME BRISEUR DE VIES ».  

Tours : non ce n’est pas bouclé!

C’est ce qu’ont voulu dire les manifestant.es nombreux.euses en ce Premier Mai à propos de la réforme des retraites. La manifestation de 10.000 personnes, selon les syndicats, était festive, très animée avec beaucoup de jeunes ce qui n’est pas fréquent le 1er Mai. Les casseroles commencent à s’inscrire dans la tradition. Elles ont réapparu sous différentes formes même en carton. Peu de banderoles d’entreprises mais beaucoup étaient venus individuellement ou en famille, certains.es avec la chasuble de leur syndicat. Comme lors des différentes manifestations contre les 64 ans, Il y avait une grosse délégation des ouvriers de SKF. Ceux qui venaient d’entreprises plus ou moins grosses, où il n’y avait pas syndicats, parlaient de la pénibilité du travail non reconnue dans leur entreprise. Comme dans le bâtiment, donnant l’exemple de collègues cassés avant la retraite et qui décédaient quelques années après. Une dizaine de salariés d’Hutchinson étaient aussi là. Ils ont participé aux autres mobilisations contre la réforme des retraites, bien que la situation de l’entreprise soit incertaine, par des débrayages de 2 h vu la faiblesse des salaires. Sur 600 ouvriers il y a 2 ans ils ne sont plus que 400 avec une vingtaine d’intérimaires.

Les camarades du Parti ont distribué les tracts et vendu LA Forge.

La manifestation s’est poursuivie avec « Festiluttes », rendez-vous d’après manifestation qui avait été relancé en 2019 en soutien avec la grève contre la réforme des retraites à points où les cheminots étaient fortement engagés. Ce « village de solidarité » était appelé et organisé par les syndicats de travailleurs (Solidaires, CGT), la Confédération paysanne, la Convergence des services publics, Collectif notre santé en danger, « La louche finale » (association d’aide dans les quartiers), « la table de Marie Jeanne » (association en soutien aux migrants), Le Réseau sortir du nucléaire, Extinction rébellion, Greenpeace…ainsi que BDS, Peuples du monde…