La CGT de l’Interim en campagne pour dénoncer les conditions de travail des intérimaires

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Le 8 novembre 2016, l’Union syndicale de l’intérim de la CGT (USI) organisait une conférence de presse à la brasserie Le Falstaff, place de la Bastille à Paris.

À l’occasion de cette conférence de presse, l’USI lançait sa campagne de sensibilisation: « Urgents! Intérimaires en danger ». Construite sur la base d’affiches « coups de poing »de grand format, elle vise à interpeller non seulement les intérimaires eux-mêmes, des risques qu’ils encourent quand ils sont en « mission », mais aussi les syndicats des entreprises utilisatrices qui, encore pour beaucoup, ont un peu de mal à considérer ces travailleurs, comme des travailleurs à part entière.

Campagne nécessaire car effectivement, il y a « urgence ».

Philippe Tixier, Secrétaire général de l’USI l’a rappelé dans son propose liminaire: de 2012 à 1014, 201 travailleurs intérimaires sont morts suite à des accidents du travail et 122 832 ont été blessés. « Deux millions d’intérimaires ont deux fois plus de risque d’être confrontés à un accident du travail que leurs camarades embauchés en CDI ». « Être intérimaire est un risque en soi et une pénibilité de chaque instant ».

Le ton était donné. Les témoignages des délégués CGT de Manpower, ADECCO, Start people, Crit, Synergie, Supplay…. présents à cette conférence de presse sont allés dans le même sens. Le représentant syndical à Start-people a indiqué que dans cette entreprise, il fallait compter un accident grave tous les 10 jours! Celui de chez ADECCO – numéro un de la branche en France – a dénoncé le fait que l’entreprise n’avait toujours pas de CHSCT, depuis des années…

Les délégués CGT de Renault Cléon – entreprise dite utilisatrice – qui avaient fait le déplacement ont livré quelques chiffres: 1700 intérimaires embauchés sur le site de Cléon ! Contrairement à d’autres sociétés de cette importance, les agences d’intérim n’ont peut-être pas encore leurs locaux à l’intérieur de la boîte utilisatrice elle-même, mais tout à côté. Mais en tout cas, en cas de pépins, c’est le chef qui accompagne le travailleur intérimaire à l’infirmerie! Pratique courante à Renault et ailleurs. Ce qui explique aussi la minoration des déclarations d’accidents et illustre la pression à laquelle sont soumis les intérimaires. « Intérimaire, un risque en soit » développeront P.Tixier et ses camarades.

Autre raison de ces risques inhérents à la condition d’intérimaire: le recours largement répandu de travailleurs intérimaires sur des machines en bout de course. Sur ce type de machines, bien souvent les travailleurs en CDI n’y vont plus, les patrons se gardent bien de les faire travailler sur ces machines. Par contre, il n’est pas rare, pour aller jusqu’au bout et plus de l’obsolescence affichée de ces outils de production, que le patronat est recours aux travailleurs intérimaires. Une façon de contourner l’hostilité des travailleurs en poste et d’essayer de passer outre les avis des instances représentatives du personnel et comme de toute façon, en cas d’accident, ce ne sont que des intérimaires!

Il y avait beaucoup de médias présents à cette conférence de presse : l’AFP, l’Humanité, La Forge, RTL, France Culture, pour un sujet d’importance. Comme l’a souligné P Tixier, pour deux millions de travailleurs intérimaires, encore une fois, le risque de perdre sa vie en travaillant est multiplié par deux.

 

Télécharger l’introduction conférence de presse santé et sécurité au travaille pour les Intérimaires  

 

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