Débat autour des violences policières

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484-ac6a6d50-pngLe collectif « ni guerre, ni état de guerre » a organisé jeudi 15, une rencontre avec Pierre Douillard Lefevre, auteur du livre « l’arme à l’œil ».

Ecrit avant le mouvement contre la loi El Khomri, ce livre retrace les grandes étapes de la politique sécuritaire et de la répression policière. Les années PS, c’est-à-dire celles où le PS a été aux commandes, ont vu une accélération de cette politique, comme on l’a vu lors du mouvement contre la loi El Khomri.

La discussion a souvent porté sur l’analyse de ce mouvement, avec l’idée qu’il faut en faire un bilan qui inclut la question de la violence de l’Etat et les formes de résistance qui se sont développées du côté des manifestants. A cela, il faut ajouter les mobilisations de policiers, manifestant à plusieurs reprises pour exiger une impunité encore plus poussée, au nom de la « légitime défense ».

Pierre Douillard Lefevre a crée avec d’autres « l’assemblée des blessés ». Outre le soutien aux victimes des violences policières, cette assemblée créée à Nantes, a notamment organisé une action autour de l’entreprise Nobel Sport installée en Bretagne, qui fabrique des projectiles qui ont blessés de nombreux manifestants, en France, mais aussi dans d’autres pays, notamment d’Afrique.

Il a également souligné le fait que la mobilisation de nombreux collectifs pour dénoncer l’usage de ces armes a déjà permis de mettre cette question dans le débat. Elle est d’autant plus importante et nécessaire que le gouvernement est très sensible aux demandes pressantes de milieux policiers et judiciaires pour une extension très dangereuse de la notion de légitime défense. Comme l’a dit un des participants à ce débat, il s’agit d’un « permis de tuer ».

Présentation du livre

« Automne 2014, un manifestant est tué par une grenade lancée par un gendarme à Sivens. L’armement de la police fait, pour la première fois, la une de l’actualité. Loin de susciter de réactions à la hauteur, ce drame est l’occasion pour le pouvoir de renforcer ses stratégies de maintien de l’ordre en faisant interdire et réprimer implacablement les mobilisations qui suivent. La mort de Rémi Fraisse n’est ni une « bavure », ni un accident. Elle est le produit d’une logique structurelle, qui s’inscrit dans un processus d’impunité généralisée et de militarisation de la police en germe depuis deux décennies.

Sur fond d’hégémonie culturelle des idées sécuritaires, la police française se dote de nouvelles armes sous l’impulsion des gouvernements successifs : taser, grenades, flashballs, LBD. On tire à nouveau sur la foule. D’abord expérimentées dans les quartiers périphériques, puis contre les mobilisations incontrôlables, les armes de la police s’imposent aujourd’hui potentiellement contre tous. « En blesser un pour en terroriser mille », telle est la doctrine des armes de la police.

Cet essai passe en revue l’armement de la police pour comprendre ce que les armes disent de notre temps, quelles sont les logiques politiques qu’elles suggèrent, au-delà des spécificités françaises d’un maintien de l’ordre présenté comme irréprochable.

Pierre Douillard-Lefevre est blessé au visage lors d’une manifestation, par le tir d’une nouvelle arme de la police : les Lanceurs de Balles de Défense (LBD). Nous sommes en 2007, il a 16 ans. Depuis, il lutte aux côtés d’autres blessés contre la militarisation et l’impunité des forces de l’ordre. Diplômé en histoire et sociologie, il a contribué en tant que dessinateur à une Bande Dessinée collective, Les Désobéisseurs, Vide Cocagne, 2013. »

Prix de vente du livre : 8 euros