Point sur les grèves dans les usines Sanofi et correspondance sur Sanofi Ambarès

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Depuis le 15 novembre , un mouvement de grève pour l’augmentation des salaires touche la quasi-totalité de la quinzaine d’usines du groupe implantées en France.

Chez Sanofi, les profits gonflent avec une augmentation de près de 12% du bénéfice net des activités de laboratoire en 2021 et une généreuse redistribution aux actionnaires puisque le bénéfice net par action  augmentera d’environ 16% en 2022 (+18% au troisième trimestre).

Cette « efficacité » s’est faite à coups d’arrosage d’argent public, de licenciements (1), de dégradation des conditions de travail et de sécurité, d’explosion de la précarité  (intérim) et de pression sur les salaires.

Les 3 % d’augmentation et la prime de 1000 euros proposés par le groupe ne font pas le compte face à l’inflation et à l’envolée de toutes les dépenses contraintes, pour se nourrir, se loger et se chauffer, se déplacer… !   

Alors que les négociations salariales piétinent, les grèves se sont multipliées ces derniers jours sur les divers site du groupe (une quinzaine en France). 2300 grévistes en Normandie depuis près d’une semaine: à Lisieux, où la production de Doliprane est quasiment à l’arrêt; en Gironde, à l’usine d’Ambarès-et-Lagrave où nos camarades qui se sont  rendus devant l’usine ont pu mesurer la colère et la détermination du personnel à obtenir les augmentations de salaire nécessaires pour faire face au coût de la vie; au Trait (Seine Maritime), où est produit le Dupixen -nouveau médicament vedette pour le traitement de l’asthme et l’eczéma, dont Sanofi escompte tirer 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel d’ici à 2025; à Val de Reuil, qui produit notamment les vaccins antigrippaux, où les grévistes ont bloqué l’accès des camions aux livraisons avant intervention de la gendarmerie; dans le Rhône, sur les sites de de Marcy-l’Étoile et de Gerland; à Compiègne; à Ploërmel (Morbihan) avec des débrayages quotidiens depuis le 16 novembre.

La revendication des grévistes : 10 % d’augmentation générale pour tous est légitime.  Il faut les soutenir !

(1) Selon la FNIC CGT, sur les 15 dernières années (2008-2022), le groupe a reçu plus de 2 milliards de l’Etat, fermé 14 sites et supprimés 7400 postes CDI. Plusieurs centaines d’autres étant annoncés d’ici 2025.

Manifestations devant le siège de Sanofi à Gentilly le 23 novembre

La grève se durcit à Sanofi Ambarès (33)

Depuis le 21 novembre, les salariés de Sanofi Ambarès (33) sont en grève pour les salaires : entre 150 et 200 sont dans l’action revendicative selon les horaires et postes. Leur volonté de gagner est très forte, pour annuler ce que l’inflation galopante leur fait perdre depuis des mois, soit +5% de rattrapage rétroactif à janvier 2022, mais aussi 10% au vu des formidables bénéfices versés en dividendes aux actionnaires, ainsi que de l’embauche en emplois stables. 

Le 22 novembre, plus de 150 travailleurs étaient au piquet de grève, avec L’UD CGT Gironde et l’UL CGT de la Presqu’île en soutien. C’est ce jour que le DRH, récupéré de chez Ford Blanquefort avant la liquidation, a choisi pour faire sa déclaration de choc :  » Vous voyez la barrière d’entrée ? Et bien là s’arrête là démocratie !  » Cela a fait beaucoup parler, cela a montré que pour les patrons, la lutte de classe existe bien et qu’ils ne font pas de sentiment.

Cet après-midi (23/11), on apprenait qu’à Paris, au siège central du groupe, la direction a fermé la porte des négociations en restant arque boutée sur les 3%, plus la prime Macron de 1.000 € (qui ne lui coûte pas grand-chose puisque l’Etat paiera). Et surtout, la police appelée en renfort a matraqué et gazé à tour de bras, faisant des blessés. Comme l’a dit le délégués syndical d’Ambarès, « Jamais on n’a connu pareille situation ».

(À suivre) 

Correspondance Bordeaux