Guerre en Ukraine : Macron est un dangereux provocateur

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Les déclarations bellicistes de Macron sont dangereuses et inadmissibles. Elles vont au-delà de ses manœuvres  pour installer le débat Macron-Le Pen et sa déclinaison Attal-Bardella, qui visent à assimiler toute dénonciation de la guerre réactionnaire, inter impérialiste, en Ukraine à un soutien à Poutine.

Nous publions la position que nous avons développée dans le journal de Mars

Les dirigeants de l’impérialisme US, qu’ils soient « démocrates » ou « républicains » se sont fixé un objectif : obliger les Etats européens membres de l’Otan à prendre en charge leur « défense », financièrement et militairement, tout en leur vendant des armes et tout en conservant l’Otan, en tant qu’instrument militaire aux mains de l’impérialisme US.

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la provocation de Macron sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine, ce qui signifie être partie prenante de la guerre contre la Russie. Désavoué par ses pairs, de Biden à Scholz, soutenu par les seuls dirigeants des Etats Baltes qui se disent menacés d’invasion par la Russie, Macron a dû rectifier ses propos, tout en refusant de se dédire.

Cette polémique a mis en lumière une réalité dangereuse, à savoir que tous les Etats qui livrent des armes à l’Ukraine sont militairement présents sur le terrain. Que ce soit à travers des conseillers, des militaires qui accompagnent le matériel, de forces spéciales… ils sont présents, pour certains, depuis 2014. Que ce soit pour « maintenir une ambiguïté stratégique » vis-à-vis de Poutine (lui faire peur en disant « on est prêt à tout »), ou par calcul politique (soi-disant dénoncer la complicité du RN avec Poutine), Macron est un chef d’Etat dangereux.

 

Article de La Forge de mars

Ukraine

Les livraisons d’armes ne font que prolonger la guerre impérialiste

 

On pouvait s’attendre à des déclarations et des annonces fortes autour de l’anniversaire du début de la soi-disant « opération spéciale » déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.

Côté russe, il y a eu l’interview fleuve donnée par Poutine à un journaliste étasunien classé à l’extrême droite, T. Carlson, dont une grande partie portait sur l’histoire de la Russie et de l’Ukraine, et sur les agissements des USA et de l’Otan contre la Russie : la Russie toujours attaquée directement ou indirectement par l’Occident et l’Ukraine victime de ce plan. En réitérant le caractère « existentiel » de cette guerre pour la Russie, Poutine s’adressait au peuple russe, mais surtout à tous ceux et celles qui, en Russie, critiquent ou dénoncent cette politique de grande puissance. Ils sont de plus en plus nombreux à le faire, malgré la répression du régime. La liquidation de Navalny, qui n’a pas été un opposant à cette guerre, est un avertissement cynique qui leur est adressé.

Du côté des alliés européens et otaniens de Zelensky, ce fut la signature à la chaîne de traités bilatéraux de sécurité, les annonces de nouvelles aides financières et militaires (dont 50 milliards de l’UE sur 4 ans) et les promesses ardentes de pouvoir livrer 2 millions d’obus par an, d’ici 2025. Les 15 sites de production tournent à plein régime et T. Breton a bon espoir de faire adopter l’idée d’un grand emprunt européen « pour financer l’aide à l’Ukraine et le réarmement des armées européennes ».

Cette frénésie militariste et belliciste des dirigeants européens s’explique en grande partie par un certain désengagement étasunien en matière de livraisons d’armes à l’Ukraine. Depuis décembre, le Congrès US, dominé par les Républicains, bloque la 55e fourniture d’armes. Cette tactique, liée à la bataille féroce entre les deux grands partis qui alternent à la tête de l’Etat, ne doit cependant pas occulter l’importance de l’engagement militaire US en Europe, comme le montrent les grandes manœuvres « Steadfast Defender » qui vont se dérouler sur quatre mois dans le Nord de l’Europe, et dont le thème principal est de tester les capacités d’acheminement les plus rapides possibles de forces et de moyens militaires depuis les USA jusqu’aux pays nordiques les plus proches de la Russie. Les Etats nordiques membres de l’Otan, notamment le Danemark, la Finlande et la Suède (toutes deux nouveaux membres de l’Otan), sont très engagés dans ces manœuvres. Comme le dénoncent les camarades du parti frère du Danemark (APK), les sous-marins et les bombes nucléaires US sont de plus en plus nombreux dans la Baltique.

Les dirigeants de l’impérialisme US, qu’ils soient « démocrates » ou « républicains » se sont fixé un objectif : obliger les Etats européens membres de l’Otan à prendre en charge leur « défense », financièrement et militairement, tout en leur vendant des armes et tout en conservant l’Otan, en tant qu’instrument militaire aux mains de l’impérialisme US.

 

Macron, un dangereux provocateur

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la provocation de Macron sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine, ce qui signifie être partie prenante de la guerre contre la Russie. Désavoué par ses pairs, de Biden à Scholz, soutenu par les seuls dirigeants des Etats Baltes qui se disent menacés d’invasion par la Russie, Macron a dû rectifier ses propos, tout en refusant de se dédire.

Cette polémique a mis en lumière une réalité dangereuse, à savoir que tous les Etats qui livrent des armes à l’Ukraine sont militairement présents sur le terrain. Que ce soit à travers des conseillers, des militaires qui accompagnent le matériel, de forces spéciales… ils sont présents, pour certains, depuis 2014. Que ce soit pour « maintenir une ambiguïté stratégique » vis-à-vis de Poutine (lui faire peur en disant « on est prêt à tout »), ou par calcul politique (soi-disant dénoncer la complicité du RN avec Poutine), Macron est un chef d’Etat dangereux.

 

Plusieurs constats s’imposent à tous les belligérants et cobelligérants : l’Ukraine n’a pas repoussé les forces russes de son territoire, la Russie n’est pas en mesure de prendre le contrôle de tout le pays. A cela s’ajoutent les « coûts » de cette guerre qui ne cessent de grimper, notamment en termes de pertes civiles et militaires, d’argent et de moyens consacrés à l’alimenter.

Sur le terrain, la situation militaire a tendance à se « figer » le long des 1000 km de front, constamment bombardé pour empêcher toute offensive, de part et d’autre. La conclusion à tirer de cette situation, c’est qu’il faut arrêter cette guerre de repartage impérialiste ! Arrêter de livrer des armes !