Il faut un plan d’urgence pour l’éducation dans le 93 !

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Les personnels de l’éducation en Seine-Saint-Denis mènent une grève reconductible depuis le lundi de la rentrée des vacances d’hiver, le 26 février. Ce mouvement d’ampleur, majoritaire dans les établissements du premier et second degré, s’explique par des conditions indignes de travail (classes surchargées, locaux parfois insalubres, manque de personnels…etc.) et un sentiment de profonde injustice. En effet, le département de la Seine-Saint-Denis est à la fois le département métropolitain le plus pauvre de France, et celui qui reçoit, aux vues de ses besoins énormes (la population est jeune et en augmentation, les taux d’échecs scolaires sont supérieurs à la moyenne), des moyens dérisoires. D’après l’intersyndicale (composée des sections départementales de la CGT Educ’action, de la FSU, SUD éducation et la CNT) il manquerait 5.000 postes d’enseignants, 2.200 postes d’accompagnant des élèves en situation de handicap et 175 postes de CPE. Comme si cela ne suffisait plus des milliers de postes d’AED (assistant d’éducation) sont menacés sur tout le territoire, avant même l’annonce par le gouvernement d’une réduction des dépenses (dont 750 millions pour l’éducation).

La mise en place à marche forcée du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal, qui accroit encore plus les inégalités scolaires, ont contribué grandement à accentuer la colère des personnels contre un collège qui ne serait plus qu’une vaste machine de « tri social ». Les polémiques récentes autour d’Amélie Oudéa-Castéra, mettant de nouveau en lumière l’existence d’une école à deux vitesses, ont rendu la situation de plus en plus insupportable. C’est pourquoi les personnels du 93 sont rentrés en grève pour exiger un plan d’urgence de 358 millions d’euros pour leur département afin que l’Etat mette des moyens à la hauteur des besoins. Cette mobilisation a surpris par son ampleur et sa ténacité. Malgré le silence assourdissant des médias, elle s’est étendue à d’autres départements de la région francilienne, qui ont les mêmes problématiques. Ainsi des professeurs du Val d’Oise (du lycée Simone de Beauvoir de Garges-lès-Gonesse) occupent depuis plusieurs jours le rectorat de Versailles. Le recteur est aux abonnés absents et fuit la moindre discussion.

Les parents d’élèves ne sont pas en reste et soutiennent le mouvement. Ils dénoncent, à l’unisson des personnels : la vétusté des bâtiments, la présence de punaises, rats et autres nuisibles ; le manque de personnels et de moyens. En solidarité des organisations ou des collectifs de parents d’élèves participent à des opérations « collège désert », prenant le relais de la grève des professeurs. Une opération de ce genre, cette fois ci de grand d’ampleur, est annoncé pour le vendredi 15 mars. Les élèves participent eux aussi au mouvement, exigeant tout simplement d’étudier dans des conditions acceptables et réclamant « l’égalité des chances ». Une vidéo réalisée par des lycéens du lycée Blaise-Cendrars à Sevran a fait le « buzz » et révélé au grand public l’insalubrité et la vétusté de certains établissements publics en région parisienne : on peut y voir des trous dans le plafond, des ascenseurs en panne (pour les élèves à mobilité réduite), des rats, des infiltrations d’eau…etc. Il n’y a même pas assez de tables et de chaises pour tous les élèves !

La mobilisation va en s’amplifiant, avec en ligne de mire la mobilisation nationale du 19 mars dans la fonction publique, suivie de trois autres journées de mobilisation et de grève dans l’éducation le 20-21 et 22 mars.