Le peuple haïtien est une fois encore confronté à une crise sociale et politique de grande ampleur. La « communauté internationale » veut intervenir, y compris militairement, mais chacune de ses internetions s’est soldée par plus de misère, plus de chaos, plus d’instabilité. A chaque fois, elle est passée « au-dessus du peuple haïtien » en s’appuyant sur les couches dominantes du pays. Ainsi, elle a soutenu jusqu’au bout Ariel Henry, pour finir par le lâcher, sous la pression des manifestations de rue qui exigeaient sa démission.
Nous reproduisons de larges extraits de la déclaration de l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe, que nous a fit parvenir notre ami Robert Sae, du CNCP de Martinique. Le texte intégral est en téléchargement, ci dessous.
9 mars 2024
EXTRAITS DE LA DÉCLARATION SUR LA CRISE EN HAÏTI
Nous, l’Assemblée des peuples de la Caraïbe, déclarons que :
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La déclaration conclut
La véritable racine de la crise en Haïti est l’histoire de l’intervention et de l’ingérence impérialistes dans les affaires intérieures d’Haïti. Cette histoire remonte à l’intervention américaine il y a plus de cent ans, lorsque les Marines américains ont envahi Haïti en 1915. Les États-Unis ont continué cette occupation pendant 20 ans. (…)
La politique Munroe des États-Unis impérialistes a permis de s’emparer du président démocratiquement élu Jean Bertrand Aristide et de l’expulser physiquement d’Haïti en 2004.
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Après le coup d’État de 2004, les États-Unis et d’autres pays ont de nouveau envoyé des troupes sous la bannière des Nations Unies. Cette intervention connue sous le nom de MINUSTAH s’est poursuivie pendant treize ans. La MINUSTAH a apporté une grande misère au peuple haïtien alors que les troupes ont introduit le choléra, entraînant la mort de plus de 10 000 personnes et l’infection de centaines de milliers d’autres ; et de nombreux cas d’abus physiques et sexuels perpétrés par les troupes ; ainsi qu’un massacre perpétré par les troupes brésiliennes.
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Nous, l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe, avons toujours soutenu et réitérons
aujourd’hui notre soutien au peuple haïtien dans sa demande qu’il n’y ait pasd’intervention militaire étrangère en Haïti.
Nous disons que la seule voie à suivre est de permettre au peuple haïtien de mettre en place un gouvernement de transition comme le propose l’Accord du Montana.
L’Assemblée des peuples caribéens
David Abdallah
Pour et au nom du Comité exécutif régional
1. David Abdulah, Trinité-et-Tobago 6. Hilda Guerrero, Porto Rico
2. David Denny, Barbade 7. Section cubaine de l’ACP, Cuba
3. Camille Chalmers, Haïti 8. Claudette Etnel, Suriname
4. Robert Saé, Martinique
5. Pedro Franco, République Dominicaine
*CELAC : Communauté d’Etats latino américains et caraïbes
*Core Group : Composé des ambassadeurs des principaux pays impérialistes occidentaux et du secrétaire général de l’ONU
*CARICOM Caribean Community : organisation internationale régionale dont sont membres plusieurs États anglophones des Caraïbes, le Suriname néerlandophone et Haïti.