Le journal du mois de Mars est paru

Le journal du mois est paru
8 février 2017
Le journal du mois de mai est paru
22 mai 2017

Editorial

Nos priorités

dans ces temps de crise

L’inamovible ministre de la défense, Le Drian, le commis voyageur
des monopoles d’armement, vient d’annoncer la commande
de près de 200 hélicoptères pour « les besoins futurs »
des armées et pour remplir le carnet de commande du groupe Airbus
Helicopters.
Une décision à plusieurs milliards, un projet qui s’étalera sur plusieurs
années et qui devrait engager le prochain gouvernement. La
droite ne s’y opposera certainement pas. Cela fait partie des engagements
à consacrer plus d’argent au budget de l’armement, l’objectif
des fameux 2% du PIB qui est la norme et le dogme de l’Otan et de
Trump, objectif repris par pratiquement tous les candidats à la présidentielle.
C’est une décision qui montre que ce gouvernement, qui est « sur le
départ » aura servi jusqu’au bout les « intérêts supérieurs » des marchands
de canons, des banquiers qui prêteront sans sourciller de
l’argent à l’Etat pour financer ce projet, certains d’en tirer un profit
aussi élevé que sûr.
Les projecteurs médiatiques sont braqués ailleurs ; ils scrutent et
commentent les péripéties de cette campagne électorale à rebondissements.
La droite se déchire et ce sont les secteurs les plus radicaux
qui occupent le devant de la scène. L’extrême droite crie au
déni de démocratie pour couvrir les magouilles lui servant à payer
des permanents.
C’est un climat de surenchères réactionnaires, dans lequel les forces
les plus conservatrices prétendent se dresser « contre le système ».
La social-démocratie, discréditée aux yeux des larges masses pour sa
gestion néolibérale au service exclusif de l’oligarchie, brandit la
défense de l’Etat et des institutions républicaines. Pour de larges
secteurs de notre peuple, ces mots signifient l’Etat policier et les
violences policières, l’Etat au service des patrons avec les lois
Macron, El Khomri et Cie, l’Etat qui mène des guerres sans fin,
engloutissant des milliards qui engraissent les marchands de canons,
militarisant peu à peu l’économie et la société.
Ce mois de mars verra plusieurs mobilisations : celle des salariés de
Pôle emploi, le 6 mars, celle des travailleurs de la santé et de la
fonction publique territoriale, le 7, les mobilisations du 8 mars, journée
internationale de lutte des femmes pour leurs droits, le 19 mars,
avec la marche pour « la dignité et la justice », contre les violences
policières… Nous y ajoutons le 18 mars, anniversaire de la Commune
de Paris, grand moment du combat révolutionnaire qui a puissamment
inspiré les révolutionnaires de 1917.
D’autres rendez vous vont encore s’ajouter.
Ces mobilisations n’ont pas pour but « d’interpeller les candidats ».
Pourquoi le feraient elles, alors que la plupart des revendications
sont connues depuis longtemps et qu’elles sont portées par des mouvements
qui s’inscrivent dans la durée, des mouvement souvent unitaires,
réunissant des syndicats, des associations, des militants des
partis politiques…
Si ces mobilisations ciblent la politique gouvernementale, le patronat,
si elles se traduisent par des exigences précises, elles mettent
aussi en question les priorités et le fonctionnement de la société
capitalise, qui « marche sur la tête », qui brise les vies, bouche l’horizon
des jeunes et des moins jeunes, qui est de plus en plus dure
pour les couches populaires. A côté de cela, les profits des grandes
entreprises flambent, comme le montre les records réalisés par celles
du CAC 40 : 53 milliards !
Nous pensons qu’aujourd’hui, il faut répondre à cette mise en question
de la société capitaliste, y compris dans sa dimension internationale,
sur fond de concurrence toujours plus vive, de tensions plus
fortes, de multiplications des guerres… Il faut prendre à bras le
corps les questions du changement de système, de la nature de ce
changement, qui pour nous doit être nécessairement révolutionnaire,
de ce que cela implique.
L’expérience du passé, celle des grands moments du mouvement
révolutionnaire, est le point de départ de cette réflexion. Nous
avons évoqué la Commune de Paris, la Révolution d’Octobre 1917 : il
faut y revenir, en nous efforçant d’en tirer des enseignements pour
aujourd’hui, dans les conditions actuelles de la lutte de classe, de la
crise du système capitaliste impérialiste. Mais il y a aussi l’expérience
de ces années récentes, marquées par les impasses des politiques
réformistes, par l’échec du néolibéralisme à surmonter la crise
du système, mais aussi par les avancées de notre parti dans la compréhension
et dans la mise en oeuvre d’une politique de front qui
permet à la fois de défendre les intérêts ouvriers et populaires, de
résister à l’offensive du capitale et de la réaction et de garder le cap
de la nécessité de la rupture révolutionnaire.
C’est en nous appuyant sur ces deux socles, l’expérience historique
du mouvement ouvrier et communiste et l’expérience acquise par le
parti depuis sa fondation, en lien avec les combats quotidiens pour
défendre les intérêts de la classe ouvrière, des masses populaires et
des peuples, que nous arriverons à donner un contenu plus concret à
la question de la rupture révolutionnaire.