Le Parlement européen ratifie le CETA

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Le Parlement européen ratifie le traité de libre échange entre l’UE et le Canada

Aujourd’hui, 15 février 2017, le Parlement européen a ratifié l’accord de libre échange entre l’UE et le Canada, connu sous le nom de CETA (accord économique et commercial global).

Comme n’ont cessé de le dénoncer les opposants à cet accord, celui-ci va permettre aux monopoles de faire main basse sur les marchés publics, d’imposer leurs produits, d’organiser le dumping social et salarial.

90% du contenu de ce traité, pourra entrer en vigueur « provisoirement » à partir de mars, notamment dans le domaine des produits agricoles.

Pour entrer totalement en vigueur, il faut que cet accord soit ratifié par les parlements des Etats membres de l’UE : la mobilisation continue, notamment autour du collectif « stop Tafta »

https://www.collectifstoptafta.org/

Parmi les partisans de cet accord, il y a Macron.

Le CETA ouvre la porte au TAFTA, le fameux traité de libre échange entre les USA et l’UE.

En octobre 2016, nous écrivions dans La Forge 577 :

TAFTA

Attention, un traité peut en cacher un autre !

Il est beaucoup question de l’abandon des négociations sur le traité de « libre commerce » entre l’UE et les USA, connu sous le nom de TAFTA. Obama est en fin de mandat et il y a une opposition de puissants monopoles US à l’ouverture des marchés. Il y a une très forte opposition populaire dans les Etats de l’UE, opposition qui s’est notamment exprimée par d’importants rassemblements et des manifestations en Allemagne. Une partie du grand patronat allemand, pourtant très intéressé par l’ouverture des marchés US, estime aujourd’hui que les concessions faites aux monopoles US sont trop importantes. Les récentes attaques venant des USA contre Volkswagen et la Deutsche Bank ont certainement joué dans le même sens.

Le TAFTA revient par la « petite porte » du Ceta

Le CETA est un accord signé entre le Canada et l’UE, sur des bases analogues à celles du Tafta. Il faut le dénoncer.

C’est ce que nous faisons dans le cadre du Collectif Anti-TAFTA, dans lequel nous travaillons aussi à faire connaître et faire prendre en compte l’APE, l’accord de partenariat économique entre l’Europe et les Etats d’Afrique de l’Ouest.

Le TAFTA et le CETA sont deux traités semblables, qui vont renforcer le pouvoir des monopoles européens et étasuniens sur les États.

Le 15 octobre, partout en France, une grande mobilisation a eu lieu afin d’empêcher la signature et l’application provisoire de CETA.

Le 22 octobre, à Montfort-en-Chalosse (Landes), le Comité Anti-TAFTA fêtera la centième « Commune hors TAFTA landaise ».

Notre Comité 64 y jouera une pièce de théâtre : « Le mariage de demoiselle Europe avec monsieur Etats-Unis n’aura pas lieu », déjà jouée à Pau, et qui a rencontré un franc succès.

Les menaces contenues dans le TAFTA :

  • l’accélération de la disparition des services publics jugés non rentables, remplacés par des services privés,

  • notre santé bradée au profit des intérêts des grandes compagnies pharmaceutiques,

  • la mise à mort des petits paysans au profit des multinationales agroalimentaires,

  • le renforcement du poids des monopoles dans le domaine culturel,

  • une nouvelle offensive des biotechnologies (OGM, clonage, etc.).

L’opposition du parlement de Wallonie

Le parlement de Wallonie avait opposé une résistance à la signature de cet accord, résistance qui avait relancé la mobilisation dans plusieurs pays, pour contraindre les gouvernements à adopter la même position.

Nous écrivions, à ce propos, dans La Forge 578, de novembre 2017.

CETA : l’opposition des parlementaires Wallons

Tout le monde ou presque a été surpris de la position qu’a prise la région francophone de Wallonie à propos du CETA. Elle a été en effet la seule à s’opposer pendant plusieurs semaines, à la ratification par la Belgique du traité de libre-échange avec le Canada.

Surprise, parce que seuls les spécialistes de la question européenne connaissent le détail de la réglementation qui veut que le royaume de Belgique ne peut prendre une décision concernant l’UE et la signature des traités sans en référer aux régions qui ont leur mot à dire.

Il faut pourtant clarifier une chose : le président de la région Wallonne, Paul Magnette, n’a jamais dit qu’il était contre un accord avec le Canada, mais il demandait du temps et que l’on respecte le processus démocratique de discussion qui se menait au parlement wallon. Car si dans tous les autres pays, seule la Commission européenne menait les discussions avec les dirigeants des États dans le plus grand secret, la région Wallonne avait décidé, elle, de porter le débat devant ses parlementaires.

Comme l’a affirmé le président de l’exécutif régional dans une interview au journal Le Monde : « Nous ne sommes pas contre le libre-échange ou les traités commerciaux, mais notre niveau d’exigence est élevé. S’il est illégitime, il ne fallait pas nous donner un pouvoir de ratification nationale. On ne peut pas nous dire “ce traité est parfait, vous ne comprenez rien, vous avez le choix entre oui et oui”. »

L’épisode wallon vient de mettre une nouvelle fois à mal la relation entre l’UE et les citoyens européens, augmentant encore leur défiance. Il démontre, comme l’avait fait la question de la Grèce il y a peu, le caractère totalement anti-démocratique de cette UE.