Les destructions d’habitations précaires ont repris à Mayotte

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Destruction des cases à Mayotte

L’opération « Wuambushu » avait été suspendue par le tribunal judiciaire, il y a un mois. Le gouvernement, la préfecture, des élus de droite de Mayotte, n’ont cessé de demander la reprise des opérations de destruction des cases, des bidonvilles et d’expulsion des immigrés sans titre de séjour. Les arrestations et les emprisonnements ont continué, mais les expulsions vers les Comores étaient retardées, car les navires n’assuraient plus les navettes entre Mayotte et les Comores. Les autorités comoriennes qui s’étaient opposées dès le début de l’opération, aux expulsions vers leur pays, ont décidé, le 15 mai de n’accueillir que les ressortissants comoriens volontaires.

Cette opération avait soulevé les protestations de nombreuses organisations, associations, partis… en France, qui faisaient le parallèle avec le projet de loi sur l’immigration de Dramanin – Dussopt, qui prévoit des expulsions accélérées. Darmanin espère pouvoir le faire passer le plus rapidement possible (voir notre article : https://www.pcof.net/il-faut-arreter-les-destructions-et-les-expulsions-a-mayotte/ )

Le 21 mai au matin, les gendarmes se sont déployés autour du bidonville Talus 2, de la commune de Koungou, et les tractopelles ont entrepris la destruction de 135 maisons précaires. « Le volontarisme politique paye » a commenté Darmanin. Le préfet a multiplié les déclarations sur la nécessite de détruire « l’habitat insalubre », ajoutant que des mesures d’hébergement ont été prises pour les expulsés, « de nationalité française et des étrangers en situation régulière ». Il veut faire détruire un millier de ces habitations, sur l’ensemble du territoire, en plusieurs semaines.

La députée de Mayotte, membre du groupe LIOT ne cesse de se féliciter de cette opération, arguant que ces habitations illégales occupaient des terrains privés appartenant aux collectivités, et que le délai de 3 mois, de relogement provisoire était « légal » et ne devait pas être rallongé, pour ne pas « créer un appel d’air ». Elle a aussi souligné l’importance d’arrêter et d’expulser les illégaux, qu’elle accuse de tous les trafics, de l’insécurité qui règne dans ce département le plus pauvre de tous.

Les personnes délogées n’ont pratiquement plus rien, et dans trois ou six mois, ils seront à la rue. Comme l’a dit JB Eyraud, du DAL, « c’est une mesure de brutalité sociale », qui pénalise les plus pauvres et qui ne résout aucun des problèmes sociaux.

Nous continuerons à dénoncer et à combattre cette politique coloniale, profondément réactionnaire.