Les mobilisations ouvrières et populaires en Italie, en solidarité avec le peuple palestinien

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Une camarade qui suit la situation sociale et politique en Italie, notamment à travers le site des camarades de la « plate-forme communiste pour le parti communiste du prolétariat d’Italie », donne des éléments sur le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.

Les mobilisations pour la Palestine en Italie ont commencé comme partout dans le monde à la suite des bombardements et des attaques sans répit sur la population de Gaza après le 7 octobre 2023.

Les Universités se mobilisent à partir de novembre pour la cause palestinienne.

En février 2024 en mondovision sur la scène de la plus grande fête de la musique italienne, le Festival de Sanremo, un chanteur engagé d’origine tunisienne, Ghali, avec la chanson « Casa mia » fait référence à Gaza. A la fin de son exhibition il a déclaré : « Stop au génocide ».

L’ambassadeur israélien n’a pas tardé à riposter sur Twitter : « Je trouve honteux que la scène du Festival de Sanremo ait été exploitée pour répandre la haine et les provocations de manière superficielle et irresponsable » et continue en décrivant « les horreurs du 7 octobre en l’encontre  de la population israélienne« . Pour lui,  » le Festival de Sanremo aurait pu leur témoigner sa solidarité « . Le lendemain, dans une émission très populaire, la présentatrice lit un communiqué de l’administrateur délégué de la R.A.I. (Télévision d’État) en disant que chaque jour on voit dans leurs reportages et on continuera à les voir les massacres des otages, des enfants, femmes et hommes du 7 octobre. Il exprime sa solidarité au peuple d’Israël et à la communauté hébraïque.

               La colère grandit dans le mouvement de solidarité avec les Palestiniens et des manifestations sont organisées devant les sièges de la R.A.I. à Naples, Rome, Milan et Turin ; c’est une réponse immédiate à cette déclaration qui met en lumière une direction pro-sioniste dans les services de communication de l’État.

Les manifestants sont durement réprimés par la police

Les mobilisations s’intensifient et les initiatives comme les concerts et les spectacles pour la cause du peuple palestinien, pour le cessez le feu et la paix, se multiplient.

Vingt universités italiennes, parmi lesquelles Rome, Turin, Gêne, Padoue, Bologne, Bari, Pise, Florence se mobilisent en mars et occupent le rectorat et d’autres lieux de l’Université. Naples est la dernière où l’Université a été occupée : c’était le 8 avril (1).

Le 9 avril le personnel et les étudiants de ces universités sont appelés à la grève et organisent une manifestation lancée par le syndicat USB (Union syndicale de base) devant la villa Farnesina (2) à Rome pour exiger la suspension des accords entre le Ministère des Affaires Étrangères et Israël.

Le 23 avril à Turin il y a eu une manifestation aux cris de « sionistes hors des Universités », que la police a fortement réprimée. A Milan, une semaine auparavant, c’est sous le mot d’ordre de « Stop au génocide » qu’une manifestation a été organisée. A Rome, le 16 avril, le Sénat académique a été fermé : il refuse le boycott de la coopération avec Israël.

Les étudiants des universités se sont organisés dans des collectifs avec les mêmes revendications ; en réponse la police procède à des arrestations et des gardes à vue alors même que les étudiants veulent engager un dialogue et être reçus par les autorités.

Les médias montent en épingle la violence des manifestants et les forces de l’ordre pleurent 27 agents qui ont eu recours à des soins ; mais ils ne parlent guère des charges pourtant bien réelles contre les étudiants, avec des blessés graves, des étudiants violemment matraqués au point que le Président de la République, Mattarella, a dû intervenir auprès du Ministre de l’Intérieur en déclarant : « l’autorité des forces de l’ordre ne se mesure pas avec les matraques mais sur la capacité d’assurer la sécurité en protégeant en même temps la liberté de manifester publiquement les opinions« .

 La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’Italie exprime sa solidarité avec le rectorat et déplore la violence d’une minorité qui veut isoler les universités italiennes du contexte international. « La recherche ne se boycotte pas » déclare t-elle.

 Les dernières manifestations un peu partout en Italie datent du 25 avril, jour de la Libération du pays, et un rassemblement suivi d’une manifestation est organisé par des jeunes palestiniens à Milan.

Le 2 mai il y aura une AG et une action du Collectif Spazio Catai pour le boycott à présenter au Sénat académique qui se réunit le 14 mai.

Le 1er mai il l’Union Générale des Travailleurs a appelé à la solidarité avec la Palestine : »Soyez notre arme dans tous les pays du monde », pour le cessez le feu, la liberté de la Palestine, la solidarité avec les travailleurs palestiniens y compris ceux qui sont licenciés. A partir de minuit la centrale appelle à la grève générale pour bloquer les marchandises dans les entrepôts logistiques qui sont de plus en plus les maillons d’une logistique de guerre. C’est un secteur central d’intérêt économique qui en plus d’exploiter les travailleurs dans les entrepôts des « chaînes internationales de la valeur », « tente une fois de plus de conduire le prolétariat à l’abattoir de la guerre mondiale. » (3)

Le SI COBAS (4) s’est déjà mobilisé pour la Palestine avec la grève du 17 novembre, du 23 février et les manifestations du 18 novembre et 24 février contre les guerres et l’économie de guerre.           

Il se prépare pour un 1er mai de luttes internationales avec des rendez-vous à Milan, Naples, Maghera (Venise), Rome, Turin.

 Le 5 mai manifestation régionale a Sigonella en Sicile d’où décollent les drones Global Hawk, depuis quelques semaines, les drones Triton pour les opérations de surveillance maritime sur le Moyen Orient comme les avions P8 Poseidon pendant que les avions cargo Globe Master continuent à transférer armes et munitions des U.S.A (via la base de Ramstein, en Allemagne) jusqu’à la base aérienne israélienne de Nevatim dans le désert du Néguev.

Manifestation pour l’arrêt du génocide et un cessez le feu immédiat. Appel au Boycott d’Israël.

La « une » du dernier numéro (144) de Scintilla, journal de la Piattaforma comunista, l’organisation marxiste-léniniste d’Italie, membre de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes – CIPOML- (5) appelait « à un 25 avril et un 1er Mai de lutte prolétaire contre un système barbare pour la révolution et le socialisme ! ».

  1. En Italie, la structure universitaire se compose comme suit : Recteur, Sénat académique ou universitaire, Conseil d’Administration. Parmi ses compétences le Senat universitaire approuve le code éthique voté au conseil d’administration et formule des propositions et opinions obligatoires en matière de didactique et de recherche.
  2. Siège du ministère des affaires étrangères et des relations internationales.
  3. En Italie il y a 24 inter-ports, c’est-à-dire des entrepôts proches des ports et des routes  pour les marchandises à transporter. Dans leur appel ils parlent de « entrepôts de chaînes internationales de la valeur »
  4. SI COBAS Sindacato Intercategoriale COBAS est fondé en 2010 et actif surtout dans le secteur de la logistique.
  5. Numéro que l’on peut télécharger en format PDF sur le site de la plateforme communiste

https://piattaformacomunista.com/index.php/category/scintilla