« Libérez les enfants palestiniens emprisonnés par Israël » : beau succès du rassemblement du 26 novembre à Paris

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Le collectif de la campagne pour la libération immédiate des enfants palestiniens prisonniers d’Israël avait appelé à un rassemblement samedi 27 novembre place de la République à Paris. Il était bien visible, avec ses deux barnums, sa banderole et une magnifique fresque et bien audible, grâce à la sono performante.

L’objectif : faire un point d’étape dans la campagne lancée en 2018 avant une prochaine remise des pétitions à l’Élysée. En octobre, la pétition a été relancée sur la plate-forme change.org, donnant une nouvelle impulsion à la collecte de signatures qui, à ce jour, approchent les 30 000. Malgré des conditions météo difficiles, quelque 150 personnes sont venues apporter leur soutien à la campagne et exprimer leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Plusieurs personnes de passage sur cette place, point des rendez-vous politique tous les samedis, sont passées un moment, pour s’informer, discuter à la table de propagande.

C’est Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité, qui a ouvert l’activité. Elle a rappelé la genèse et les différentes initiatives de la campagne depuis 2018 (voir vidéo sur notre facebook). Cette campagne est née d’une demande faite à Femmes Egalité par Addameer, organisation de défense des droits des prisonniers palestiniens, de lancer une campagne pour la libération des enfants palestiniens emprisonnés, une situation peu connue et pourtant bien réelle avec de graves conséquences physiques et psychiques pour les enfants victimes d’arrestations et d’emprisonnement. Chaque année en effet, quelque 700 enfants sont ainsi arrêtés, interrogés, et plus de 200 d’entre passent par les prisons israéliennes. De 240 en début d’année, ils sont 160 toujours en prison au 1er octobre 2021.

C’est lors d’un débat à la fête de l’Huma 2017, regroupant Femmes Egalité, l’Association France Palestine Solidarité, Forum Palestine Citoyenneté et les Femmes en noir de Strasbourg que l’idée de lancer cette campagne a pris corps. Et c’est en mars 2018, à l’initiative des organisations palestiniennes : Forum Palestine Citoyenneté, Association des Palestiniens en Ile de France, GUPS et Association de Défense des droits de l’Homme en Palestine, avec le soutien d’une quarantaine d’associations et d’organisations syndicales et politiques, dont notre Parti, et quelque 120 personnalités, qu’a été lancé un appel en direction du président de la République afin qu’il intervienne auprès du gouvernement israélien pour faire cesser le scandale de l’emprisonnement des enfants palestiniens et exiger leur libération immédiate. Reprenant les exigences de cet appel, une pétition papier donnait l’impulsion à une campagne de terrain, large, permettant d’associer l’ensemble des forces vives de la campagne, où chaque signature est le résultat d’une discussion. Puis ce fut, en 2019, l’organisation de la tournée en France du jeune Nadeem, arrêté et emprisonné à plusieurs reprises quand il était mineur, accompagné d’un avocat d’Addameer. Ils ont témoigné des conditions de détention pour les enfants, des pressions constantes à leur égard même une fois libérés. Enfin l’organisation du webinaire à l’occasion du 17 avril 2020, journée internationale des prisonniers politiques avec la participation d’Addameer, de l’Association internationale de défense des droits de l’enfant – section de Palestine (DCI-P) et le témoignage d’un parent d’enfant prisonnier.

Christine Boutleux, représentante de l’Association France Palestine Solidarité a souligné l’importance politique de cette campagne, notamment pour l’AFPS comme pour l’ensemble des associations de solidarité avec la Palestine. En bombardant, en tuant, en réprimant, en emprisonnant ou en empêchant les enfants d’avoir accès à l’éducation, à la santé,… c’est l’avenir du peuple palestinien qu’Israël cherche à briser. Une politique criminelle délibérée.

Dalal Abusaud du Forum Palestine Citoyenneté a donné de nombreux éléments concrets du sort réservé aux enfants palestiniens arrêtés, emprisonnés ou en résidence surveillée, les parents devenant les propres geôliers de leurs enfants. Elle a souligné qu’en dépit de la poursuite de l’occupation et de l’intense répression subie par le peuple palestinien, ces derniers mois ont été marqués par une forte mobilisation de l’ensemble du peuple palestinien, y compris dans les prisons israéliennes d’où 6 prisonniers sont parvenus à se libérer. Un exploit qui a redonné fierté et espoir à tout un peuple. La réponse d’Israël : une répression accrue et la décision de déclarer 6 organisations palestiniennes de terroristes. Parmi elles, et ce n’est pas un hasard, Addameer et DCI-P, deux organisations qui s’occupent des droits des prisonniers et des enfants.

Une interview enregistrée, de Khaled Quzmar, de DCI-P, a suivi ces interventions, dans laquelle il a souligné la gravité de la situation actuelle marquée par une recrudescence des violences à l’encontre des enfants, notamment à Jérusalem-Est et des pressions à l’encontre des familles.

Outre ces différentes interventions, plusieurs moments artistiques ont ponctué ce rassemblement. Diffusion de musique palestinienne mais aussi de deux chansons spécialement composées en soutien au peuple palestinien : l’une de Dominique Grange « Détruisons le mur ! », l’autre de HK « Rédemption Palestine ». Autre moment fort, la découverte et la présentation par le graffeur Itvan de Black Lines de la fresque réalisée spécialement pour le rassemblement en solidarité avec les enfants palestiniens. Comme il a tenu à l’expliquer, les visages sont anonymes, enfants comme soldats, car au-delà des individus et de la situation spécifique des enfants palestiniens, c’est un cri contre l’oppression des peuples partout dans le monde et un soutien à tous ceux qui résistent en Palestine et ailleurs. Pour symboliser l’emprisonnement des enfants, des silhouettes anonymes d’enfants au couleur de la Palestine, conçues par l’artiste plasticien Nasser Soumi, ont été brandies par les jeunes de l’UJR. Le rassemblement a pris fin avec un Dabké, danse traditionnelle du peuple palestinien, exécuté par des danseurs de la troupe Palestine, entraînés par Abeer Hamad de l’Association des Palestiniens en Ile de France. Cette troupe qui s’est produite sous la pluie, est composée de jeunes d’origine palestinienne vivant en France qui ont à cœur de faire vivre et de partager l’art et la culture du peuple palestinien.

C’est Lana Sadeq, du Forum Palestine Solidarité qui a appelé à la rejoindre sous le barnum, les représentants des différentes organisations présentes qui se sont impliquées dans la campagne et dans l’organisation de ce rassemblement : notamment ceux et celles des comités locaux de l’AFPS (Paris sud, Paris 6 et 14), de BDS, du MRAP, de la FTCR (pour une citoyenneté des deux rives) de l’UJFP, de Femmes Egalité, de l’UJR, du CICUP, de notre parti…

Plusieurs camarades et amis ont participé à ce rassemblement, assurant aussi les tâches techniques (barnum, tenue du stand de propagande, sécurité…)…

Un rassemblement fort marqué par la détermination des participants qui, par leur présence, ont tenu à réaffirmer l’importance de cette campagne et leur engagement à continuer à exiger la libération immédiate de tous les enfants palestiniens emprisonnés par l’Etat d’Israël.

Extraits de l’intervention d’Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité :

lien : https://fb.watch/9D4-ISImnz/