Manifestations du 17 septembre : une rentrée combative, dans la rue

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Correspondances de Paris, Pau, Grenoble, Bordeaux, Strasbourg, Tours, Bourges, Toulouse, Lyon.

PARIS

Ce jeudi 17 septembre, la manifestation appelée par la CGT, FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse, a été la manifestation de rentrée des militants, après la période des vacances et le chaos de la rentrée.

Par delà les mots d’ordre d’appel, la tonalité générale était de montrer que le « confinement », c’était du passé, pour ceux qui luttent, qui résistent à l’offensive du patronat et du gouvernement. Comme le disait un panneau : « le covid a bon dos, interdiction des licenciements ».

C’est ce qui donnait un ton combatif à cette manifestation, malgré les masques. Aux secteurs mobilisés encore en juillet, notamment les hospitaliers, les travailleuses des EHPAD, sont venus s’ajouter, les travailleurs des secteurs des « premiers de cordée » qui non seulement n’ont vu leurs faibles salaires revalorisés, mais doivent faire front à des plans de restructuration, des suppressions d’emplois…. comme les travailleurs de Carrefour, Market, les salariés précaires des bibliothèques (comme ceux de Beaubourg) dont les contrats ne sont pas renouvelés, alors qu’ils et elles ont été en première ligne depuis des mois. Les personnels au sol d’Air France, les travailleurs des entreprises sous-traitantes (nettoyage, services aéroportuaires…), les personnels et des étudiants des universités, où la rentrée vient d’avoir lieu dans des conditions hallucinantes – plusieurs centaines d’étudiants de première année, dans des amphis bondés, auxquels des responsables universitaires viennent rappeler la nécessité des « gestes barrière » ! Beaucoup arboraient un triangle rouge « facs ouvertes », exprimant leur opposition à l’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants étrangers.

Les travailleurs de la RATP étaient également nombreux, beaucoup portant l’autocollant en solidarité avec Alexandre, le chauffeur de bus que la direction veut révoquer (voir article sur le site). Les cheminots, les postiers, étaient également présents, ainsi que les enseignants.

Beaucoup de manifestants avaient pris tous les tracts distribués par les organisations présentes le long du cortège : cela montre que l’heure est aussi à la discussion, à voir ce qui dit chacun, avec l’idée que cela va dans le sens du combat commun. Un des axes de ce combat commun est incontestablement celui de la solidarité avec ceux qui se battent et qui sont ciblés par la répression anti-syndicale ; solidarité avec ceux qui se mobilisent contre les plans de licenciements.

C’était, comme nous l’ont dit plusieurs militants, aussi cela qu’apportait la fête de l’Humanité : une possibilité de discussion, de confrontations entre militants. Cette année, elle n’a pas eu lieu dans sa forme « traditionnelle ». C’est sous la forme de cette manifestation de lutte que cela s’est fait cette année.

Les jeunes de l’UJR ont diffusé leur tract avec l’édito du Fil Rouge qui va sortir très prochainement.

Notre parti tenait son stand, avec diffusion du tracts, vente du journal, mots d’ordre scandés au mégaphone.

PAU

800 à 1.000 manifestants pour défendre les exigences ouvrières et populaires

A Pau, la mobilisation au départ timide a finalement été moyennement importante. Entre 800 et 1.000 manifestants à l’appel surtout de la CGT-FSU-SOLIDAIRES ont défilé ce jeudi.

Parmi les cortèges, il y avait celui des salariés d’Idelis (transports de bus), des territoriaux de l’agglo de Pau, des métallos de Turbomeca, des travailleurs de l’énergie ainsi que des enseignants. Beaucoup de retraités mais aussi des jeunes du syndicat Solidaires-Etudiants étaient présents dans la manifestation. Une cinquantaine d’intermittents du spectacle ont témoigné de leur situation difficile puisqu’ils n’ont pu reprendre leur travail depuis le confinement et sont toujours dans l’incertitude.

De nombreux soignants et hospitaliers (CGT Santé) étaient aussi présents dans le cortège ainsi que des travailleurs du paramédical et du social (ADAPEI). Des militants du Npa, du PCF, de la FI, de Libertat ainsi que des gilets jaunes étaient aussi dans la manif.

Notre parti était présent avec son stand, le tract du mois, ainsi que le journal La Forge et des brochures. Nous avons rappelé dans nos discussions l’importance de refuser ce plan de relance tout au service des patrons, en mettant en avant la nécessité de rompre avec le système capitaliste-impérialiste.

Correspondance cellule Fernand Yveton

BORDEAUX

Première rentrée sociale, dans la rue

1.500 à 2.000 manifestants mobilisés à Bordeaux pour cette rentrée sociale, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-UNEF .

Aux côtés de la santé, métallos, retraités, étudiantEs, dockers et ceux de Ford-Getrag, la 2ème usine encore en activité pour 10 ans en principe, mais menacée de fermeture maintenant !

La rencontre avec un ouvrier CGT des Ford-Getrag a permis un long échange sur la question de l’unité et la solidarité de classe, même et surtout dans les moments difficiles. L’exemple des « Conti » et leur sortie la tête haute, avec une « surprime » de départ arrachée de plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun (quelle que soit l’ancienneté) a beaucoup marqué le syndicaliste. Partir la tête haute et unis, face à une multinationale immensément riche, serait déjà une victoire puisque les pouvoirs publics (ministère, région, département, préfecture,…) ont commencé d’entamer la même danse de saint gui que pour Ford-1 ; danse qui dura des années ! Mais cela promet d’aller beaucoup plus vite cette fois-ci, covid et rapacité capitaliste obligent…

La rencontre avec un jeune révolutionnaire recherchant le marxisme-léninisme montre que, parmi la jeunesse, existe bien la demande de réponse théorique et pratique à l’avenir bouché que lui promet le système capitaliste. Plusieurs La Forge partis, ce qui est nouveau ici à Bordeaux et nous encourage à poursuivre.

Correspondance

Les Ford-Getrag de Blanquefort et leur banderole de lutte revendicative, aux côtés du drapeau d’un « Communard »

GRENOBLE

Ce n’était pas gagné d’avance, après plus de 6 mois, de déconfinement laborieux, dans un contexte de rentrée inédit et compliqué avec, de plus, un appel très général !

Les militants étaient toutefois contents de se retrouver et d’avoir pu « relancer la machine », notamment avec des diffusions collectives les jours précédents.

Un millier de personnes  ont manifesté à Grenoble à l’appel des syndicats CGT, Solidaires, FSU, CNT et des syndicats lycéens étudiants : des  enseignants -notamment du lycée Argouges  « 37 en classe c’est pas possible ! », des blouses blanches, l’action sociale, des étudiants, des retraités -assez nombreux- quelques UL notamment celle du Grésivaudan avec sa banderole, quelques gilets jaunes (un « rond point unitaire »).

Deux rassemblements ont également eu lieu à Bourgoin-Jallieu et à  Roussillon (plate forme chimique)

La diffusion de La Forge de septembre (28 numéros) et des tracts a été l’occasion d’intéressantes discussions, sur comment agir dans la situation, comment lier le travail autour des exigences immédiates et celui pour une nécessaire rupture révolutionnaire avec le système capitaliste

Correspondance

STRASBOURG

A l’appel des syndicats, CGT, Solidaires Alsace, FSU67, ainsi que la CNT, un millier de travailleurs et militants ont répondu dans la rue. La CGT a ouvert le cortège avec la camionnette sono et la banderole de Punch. Le syndicat PUNCH avait diffusé un tract d’appel qui a été repris dans quelques entreprises. Suivaient les entreprises et les autres organisations, les gilets jaunes, les jeunes, le cortège des organisations politiques, etc. Drapeaux, pancartes, banderoles fleurissaient : ouvriers et travailleurs d’entreprises, de la métallurgie, des services publics, laboratoires d’analyse, recherche, spectacles, les retraités CGT… des drapeaux d’Egalité… etc.

Au centre des préoccupations exprimées par les syndicats, l’emploi, la lutte contre la pauvreté et la précarité, pour que la réforme retraite soit totalement abandonnée, pour des hausses de salaires, et pour des services publics de qualité. Dans les discussions, la volonté de rompre avec la politique économique et sociale actuelle était marquée.

La manifestation était colorée et animée tout au long. Des camarades lançaient des mots d’ordre au méga, dont le plus repris était « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, les femmes dans le précaire, de cette société-là, on n’en veut pas, on la combat » et « des moyens pour l’hôpital et pas pour le capital ». Le journal a été bien vendu dans la manif et les tracts diffusés.

Le point de vue général : « On est tous contents de se retrouver pour continuer le débat. Cette manif est un échauffement pour la suite »

TOURS

Malgré la période, nous nous sommes retrouvés entre 900 et 1000 manifestants surtout des militants syndicalistes des divers secteurs. On retrouvait les cheminots, celles et ceux de la Poste, les enseignants mais aussi pour le privé, les ouvriers d’SKF… Mais pas de banderole d’Hutchinson pourtant touchée par un plan de restructuration. 

Les cheminots dénonçaient les restructurations en cours. Il est prévu de nouvelles suppressions de postes aux guichets et le passage d’agents du fret vers le secteur voyageur a contrario des annonces gouvernementales sur le renforcement du fret.

La santé n’était pas en reste avec celles et ceux de la psy de Châteaurenault, toujours aux avants postes du mouvement, engagés pour ce 17 septembre dans une grève bien suivie. L’hôpital de jour était fermé. Les blouses blanches des EHPAD ou des hôpitaux de Tours, de Loches, de Chinon étaient là aussi en nombre regroupés dans leurs différents syndicats. 

Des jeunes étudiants sont venus renforcer le cortège syndical.

Le journal de septembre a été diffusé dans la manif avec le tract du mois. 

CHER (BOURGES, St FLORENT…)

Plus de 1000 manifestants dans 5 villes à l’appel de la CGT, FSU, Solidaires et gilets jaunes. A Bourges, près de 400 manifestant avec des militants de la santé, des cheminots et du secteur privé Michelin, MBDA. Des manifestations aussi à St Amand et La Guerche. Ce qui monte dans cette première mobilisation c’est celle des ouvriers de la Métallurgie à l’appel de la CGT face aux annonces de fermeture, de wagons de licenciements annoncés comme à Paulstra du groupe Hutchinson et d’Accord de Performance Collective. A Vierzon 400 manifestants ont rejoint en cortège les secteurs publics et privés, solidaires la SIPEM à Mereau (36 licenciements).

C’est à St Florent-sur-Cher que les camarades du PCOF sont venu apporter leur soutien dans une manifestation de près de 200  personnes en majorité les ouvriers de Rosières venus en cortège de voiture de Lunery, rejoints par l’ensemble des ouvriers de COMATELEC en grève derrière les banderoles du « collectif de soutien de l’emploi du pays florentais ». Après les prises de parole de l’UL, et des délégués de COMATELEC et Rosières, le délégué d’AFF (entreprise de vis et de boulons) a annoncé une première victoire avec le retrait de l’Accord de Performance Collective par la direction grâce à la mobilisation des salariés qui ont pu mesurer à 400 euros la perte qui s’impose à leur contrat de travail. C’est « non à l’accord de merde ». Le drapeau du PCOF flotte à coté de ceux du PCF, les 200 tracts du parti ont reçu un bon accueil car les militants savent combien l’apport des camarades est important pour construire ces premières ripostes au plan de relance des profits, ancrées dans les entreprises. La banderole reprend « les milliards pour l’emploi, pas pour licencier ».

TOULOUSE

Près de 3000 personnes selon les organisateurs ont répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires. Des gilets jaunes se sont joints au cortège. Les secteurs présents : Santé, éduc, télécom, poste, traminots, impôts, Ehpad, cheminots, labos, affaires sociales, retraités et plusieurs représentants de différentes boites sous-traitants aéronautique : Derichebourg, Mécahers, Safran qui se sont retrouvés à la bourse du travail l’après-midi pour coordonner leurs efforts et leur soutien respectif pour affronter les différentes attaques.

Une manifestation modeste, comme prévue par les militants, mais indispensable et pas ridicule malgré l’heure 10h (pas facile de venir sauf à faire grève pour le privé notamment). Plusieurs représentants ou cortèges politiques : PCF, Npa, révolution, Lo… Nous avons diffusé le tract du Parti et le journal qui a suscité un intérêt chez GJ et travailleurs de l’aéronautique présents. Nous avons expliqué notre tract en indiquant qu’aujourd’hui la question de la solidarité avec celles et ceux qui se battent était importante pour l’avenir de la lutte, ce avec quoi plusieurs étaient d’accord.

Au cours de l’après-midi 19 représentants d’entreprises de l’aéronautique se sont retrouvés à la bourse du travail pour mettre en place un plan de soutien respectif, pour que, dès que l’un d’entre eux est touché les autres réagissent aussi activement.


LYON

4000 personnes ont manifesté dans les rues de Lyon ce 17 septembre : manifestation de rentrée sociale qui porte toutes les préoccupations des salariés et des retraités : crise sanitaire et économique, licenciements, salaires, conditions de travail aggravées … Les motifs de grogne sont nombreux.

Cheminots, hôpitaux, Aesh, aides à domicile, jeunes, syndicalistes et personnels publics et privés « masqués mais pas muselés » accompagnés par les clowns et la fanfare des manifestants de la culture.

Le préfet du Rhône avait pris un arrêté interdisant les cortèges revendicatifs dans une large partie de la Presqu’île