Les puissantes manifestations du 7/2 sous le mot d’ordre du « non aux 64 ans »

La Forge de février est en vente et en téléchargement
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Notre tract du mois de février, en téléchargement
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Les manifestations du 7 février ont été très puissantes : les spéculations sur la baisse du nombre qui signifierait une moindre mobilisation n’ont pas tenu devant la réalité de l’ancrage du mouvement qui ne démord pas sur son exigence qui s’exprime par le « non aux 64 ans ».

C’est autour de cette exigence que l’intersyndicale reste unie et c’est elle qui sera encore au cœur des prochains rendez-vous.

Un élément important à souligner, c’est la participation de nombreux collectifs de travailleurs qui ont été en grève ou qui sont en grève, notamment pour les augmentations de salaires. Cela s’est vérifié dans plusieurs manifestations, notamment en province.

Tous les débats, toutes les discussions autour de cette réforme, mettent en lumière la surexploitation que subissent des millions d’ouvriers, hommes et femmes, dans les entreprises. Une surexploitation qui leur fait dire qu’ils et elles ne peuvent pas accepter de trimer deux années supplémentaires.

Les militants, les UL, organisent la mobilisation, en direction des travailleurs des entreprises privées, des commerces, des services publics… des jeunes des bahuts… Marches, diffusions collectives de tracts, réunions d’informations… Le but est d’entraîner plus de manifestants, plus de grévistes.

Au Parlement, le gouvernement essaie de gagner les députés LR qui essaient de revendiquer des « avancées » en échange de leurs voix. Chacune est analysée et dénoncée comme une mesure en en trompe l’œil, qui de toute façon entérine les 64 ans.

Le combat s’installe dans la durée : il peut encore gagner en force. Il faut y travailler.

Rhône-Alpes

Dans le contexte particulier des vacances scolaires et du double rendez-vous de cette semaine de haute mobilisation sociale, un peu moins de monde que le 31 janvier, dans les manifestations du 2 février, mais des chiffres qui restent très importants.

Dans l’Isère : plus de 20 000 personnes ont manifesté à Grenoble, plusieurs milliers à Bourgoin-Jallieu et à Vienne, plusieurs centaines de personne à Saint Marcellin. Un rassemblement a réuni 250 personnes devant la plate-forme chimique de Roussillon.

Ouvriers, maçons, pompiers, cheminot, personnels de la Santé et de l‘Education…, personne ne se voit travailler encore plus longtemps dans les conditions d’exploitation, d’aliénation et d’usure au travail que connaissent aujourd’hui la grande majorité des travailleurs-euses. En témoigne par exemple à Grenoble l’impact du mot d’ordre lancé par des livreurs à vélo, une catégorie de travailleurs qui a peu l’habitude d’être dans les manifestations : « exploités, mal payés, on ne veut pas le faire jusqu’au cimetière » : Hommes ou femmes, du privé ou du public, jeunes ou « seniors » ou retraités, salariés, précaires ou pseudo-indépendants, avec ou sans papiers… , beaucoup se retrouvent dans  le mot d’ordre  « les jeunes dans la galère, les femmes dans le précaire, les vieux dans la misère,  de cette société-là on n’en veut pas, on la combat !» :

La manifestation a été rejointe par des cortèges partis des quartiers : notamment du quartier Villeneuve Malherbe où s’est formé un collectifs de travailleurs-euses et d’habitant-e-s impulsé par les militants syndicaux du secteur. Sur ce quartier, où le collège occupé Lucie Aubrac est en lutte, il y a eu des diffusions, collages et réunions d’informations :

Beaucoup de jeunes, dans le cortège des organisations de jeunesse et dans l’ensemble de la manifestation :

Toujours autant de pancartes :

Et pour tous, quand c’est NON… :

Mobilisation toujours soutenue en Savoie, avec une manifestation importante à Chambéry, mais aussi de nombreux manifestants à Albertville et Saint-Jean-de-Maurienne :

Dans le Rhône, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Lyon ; parmi elles, derrière leur banderole, des égoutiers « qui ne veulent pars finir complétement cassés », mais aussi beaucoup de jeunes :

A Villefranque-sur-Saône, la manifestation a rassemblé entre 1000 et 2000 personnes :

Tours

La manifestation d’aujourd’hui était un peu moins importante que le 31 et le 19 janvier mais reste remarquable, avec 12 000 participant.es dans la rue. On y retrouve une majorité des services publics ou ex publics comme les cheminots, EDF, ENEDIS les territoriaux avec de nombreux agents de St Pierre des corps. Mais aussi du privé, SKF avec un bataillon de 300 grévistes (un peu moins que le 31). Les salariés de la CPAM étaient moins nombreux environ 25 grévistes contre 43 la dernière fois. Des ouvriers de TLD de Sorigny étaient présents, équipementier aéronautique, l’usine a été déménagée et rachetée plusieurs fois avec des conditions de travail aggravées à chaque fois. Elle appartient actuellement à un fonds de pension américain. Ils sont 300 salariés et les grévistes étaient représentés avec une banderole.

Parmi ceux qui étaient moins visibles la dernière fois, on trouvait Fil Blanc, transport pour les personnes à mobilité réduite, dont les salarié.es sont en grève depuis le 30 janvier pour des augmentations de salaires (7%), l’amélioration des conditions de travail et des embauches. Il y avait aussi une entreprise fabriquant des fauteuils ou du matériel pour handicapés. L’association Enfance et Pluriel du médico-social avait une banderole commune FO CGT ; l’INRAE (recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) avait aussi une banderole commune CFTC, SUD, CGT CFDT. On trouvait des banderoles de la métallurgie dans les différents cortèges syndicaux.

La CFDT avait une fois encore de bonnes troupes ; une banderole artisanale se remarquait : « Macron ta réforme c’est non ! Travailleurs en colère, on n’est pas des cibles !

Les pompiers de la CFTC de Fondettes portaient un cercueil pour symboliser que dernièrement 3 collègues jeunes retraités de moins de 70 ans sont morts. Ils mettent en cause les saloperies qu’ils inhalent dans l’exercice de ce métier et les nuits bousculées pour aller sur le terrain.

Les étudiants étaient plus disséminés dans le cortège. Ceux des Beaux-arts avaient organisé un cortège assez visuel avec des mots d’ordre tels que : Tu nous mets 64, on te « mai 68 ».

Le réseau féministe 37 avait organisé également un cortège pour rassembler les femmes contre la réforme et les attaques spécifiques qu’elle contient contre elles.

Des chômeurs disséminés participaient à la manif. Un peintre, licencié d’une entreprise du bâtiment depuis 1 an et demi, à 53 ans ne retrouvait pas de travail ; il attendait le résultat du prudhomme mais comprenait ceux qui pensaient à se suicider… C’était la première manif à laquelle il venait.

Un jeune, qui était depuis 6 ans dans une boîte, disait que dans son bâtiment de 300 salariés, une vingtaine d’entre eux étaient en invalidité avant la retraite et que la boîte avait du mal à les recaser.

Pour tous ceux qui sont dans des métiers où le corps est très sollicité, il est évident que ces 2 années supplémentaires sont inconcevables, alors que déjà aller à 62 ans sera mission quasi impossible… Ils et elles sont sans doute prêt.es à sacrifier encore de nombreux jours de grève pour ne pas se retrouver sans ressource une fois passé les 60 ans.

Vente de la Forge dans la manif

Paris

Si les chiffres indiquent une légère baisse du nombre de manifestants, celles et ceux qui ont manifesté sur le parcours parisien d’Opéra à Bastille étaient encore très très nombreux et tout aussi déterminés. Le cortège CFDT était particulièrement impressionnant par son importance et l’on avait rarement vu à Paris, autant de chasubles et drapeaux orange ! Regroupé sous les banderoles des fédérations, la « CFDT service » où un grand nombre de femmes tenaient la banderole de tête manifestaient bruyamment leur refus des 64 ans ! Cette bonne mobilisation de la CFDT montre le refus déterminé de sa base à travailler plus longtemps.

Si il y avait peu de banderoles d’usine, Sud industrie (ex-cgt PSA Poissy) s’est fait remarquer. 

La manifestation a du encore une fois être divisée en deux avec un itinéraire de délestage, notamment pour permettre au cortège de la CGT, qui devait terminer la marche, de pouvoir défiler.

Notre parti, qui avait monté son stand devant la porte Saint Martin, sur le parcours initialement prévu, n’a donc pas vu défiler le cortège de la CGT et tous ceux qui l’accompagnaient. Pourtant de 14 à 17h c’est une foule dense qui est passée devant notre table de propagande où un certain nombre de manifestants sont venus nous saluer et prendre le journal de février qui venait de sortir de l’imprimerie ; d’autres, qui ne nous connaissent pas encore, et notamment des jeunes, se sont arrêtés pour discuter et échanger avec nos camarades qui diffusaient tracts et journaux.

Toulouse

Toujours une mobilisation importante pour ce 7 février à Toulouse, en témoigne l’affluence avant l’heure de manif sur les parkings métro, dans le métro et sur place. Les secteurs organisés syndicalement étaient bien présents notamment ceux des entreprises aéronautiques et leur sous traitants mais aussi les administrations et les services publics. Dans les cortèges nombreux étaient celles et ceux qui, non organisés et sans badges ou pancartes, venaient se joindre à la manifestation. Difficile d’identifier les secteurs d’activité mais le panel est très vaste.

Les étudiants et lycéens avaient, comme pour la manifestation précédente, un cortège important et combatif. Une action de visibilisation de l’impact de la réforme des retraites sur les femmes a eu lieu avant le départ de la manifestation, à l’initiative des organisations syndicales et de collectifs et associations féministes. Lors de cette action un hommage a été rendu par la chanson « on parle d’égalité » à la chanteuse du groupe « les Femmouzes T » qui vient de nous quitter.

Un meeting organisé le soir à Toulouse contre la réforme des retraites par la Nupes, Npa, Cgt, Fsu a rassemblé 1500 personnes.

Dans les départements ruraux de la région, une présence de manifestants toujours numériquement très significative. La même volonté aussi, non seulement de maintenir,  mais d’étendre les manifs à d’autres villes autres que préfectures ou sous préfectures, ce qui porte ainsi les mobilisations au nombre de 3 ou 4 par département et marque un ancrage profond : Aveyron, Tarn,  Lot,  Lot et Garonne. Cela témoigne d’une mobilisation qui possède encore un potentiel de développement.

Dans ces départements, où il y a quelques années, des licenciements ont provoqué d’importantes suppressions de postes de travail, notamment dans les milieux ouvriers, l’heure des comptes sonne plus que jamais. A noter aussi la présence des jeunes lycéens ou étudiants dans les départements périphériques avec l’idée de dénoncer la situation faite à leurs parents qui ne se voient pas continuer dans les conditions auxquelles ils sont soumis-ses jusqu’à 64 ans, des jeunes qui ont aussi conscience qu’au fil des ans le risque de voir l’âge de départ à la retraite encore repoussé plus tard, est réel.

Beaucoup de travailleurs, de militants sont dans un processus de poursuite et d’amplification avec la perspective des manifestations de samedi 11 février où pourront s’agréger celles et ceux qui n’ont pu se joindre aux mobilisations précédentes mais les suivent de près et les soutiennent.

Rendez vous est donc pris pour samedi

Nous avons diffusé le journal dans la manif et pu retrouver, comme la fois précédente, des ami-e-s à notre point de rendez vous sur le trajet, point donné à l’avance.

Strasbourg

Beaucoup de monde dans la manifestation, le nombre légèrement en baisse certes, mais très conséquent. Près de 17000 personnes selon les syndicats.

Beaucoup d’entreprises en grève étaient présentes avec banderoles. Métallurgie, Agro, Cheminots, Hôpitaux de Strasbourg, Commerce, militants de la chimie, services publics, Travailleurs du social, Sécurité Sociale, France TV, FR3 Alsace, etc.

Tous les syndicats avaient mobilisé et ils étaient nombreux. La manifestation était dynamique et bien animée, par la musique, les slogans, les pancartes. Des sonos en plus pour dire NON aux 64 ans et NON à la vie de galère toujours plus grande. Quelques nouveaux secteurs comme Météo France avec banderole, A.G.A.T.E Neuhof (Association de Gestion des Ateliers du Neuhof). Les jeunes toujours en force, des femmes très en colère, des retraites qui ne lâchent pas, bref, encore une belle manif.

Différentes choses transparaissaient dans les discussions et les panneaux.

La casse des services publics : suppressions de postes, budgets publics sociaux en baisse abyssale. Les conséquences sur la vie des gens sont énormes : moins d’allocations et d’aides, difficultés multipliées par 100 pour joindre les agents et avoir des réponses, dysfonctionnements importants dans les transports (SNCF), la Poste, etc. La disparition des services publics rend la vie des gens plus difficile et grève leur budget. L’argent dans les caisses de l’Etat a fondu au profit des gros monopoles, du budget militaire, etc. Presque plus rien pour le peuple.

La colère : beaucoup de colère, une colère qui fait se dresser parce qu’on en demande toujours plus et toujours aux mêmes. Les gens ne veulent pas donner deux ans de leur vie aux patrons et à la finance. Grande colère des femmes qui sont très touchées par cette réforme. Ces femmes très motivées, avec leurs panneaux qui dénoncent. Ces femmes nombreuses avec des petits salaires, une carrière en pointillé car elles ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants, ou à cause de la précarité.

Une plus grande détermination encore. Oui il ne faut pas lâcher, en gagner d’autres à la grève, aux manifestations, il faut les empêcher de faire passer cette réforme. Le mardi 7 février était considéré par un certain nombre comme la préparation au 11: qu’on soit plus nombreux le 11, que les familles soient présentes et tous ceux qui ont du mal à faire grève, à cause de la perte de salaire trop importante pour des petites payes, ou parfois des pressions importantes du patron.

Déterminés, ne pas lâcher, faire venir encore plus pour le Samedi 11, être plus nombreux ensemble pour dire « non à la retraite à 64 ans ».

En Alsace

Dans les autres villes, moyennes et petites, la mobilisation s’est maintenue.

Mulhouse : L’intersyndicale a compté près de 5000 personnes

Colmar : plus de 200 personnes

Soultz : Rassemblement de plus de 50 personnes, appelé par le syndicat de Sharp (commerce de gros d’équipements informatiques). Des habitants se sont joints au mouvement

A Markolsheim, Oermingen, et dans d’autres bourgs, des mouvements ont eu lieu.

OUI, nous restons déterminés !

Bordeaux

50.000 manifestants, comme le 19 janvier 

Il tenir compte du début des vacances scolaires en Gironde et en Sud-Ouest depuis vendredi dernier. Il y avait encore énormément de monde, avec un bon tiers constitué par le cortège de la CGT.

De nombreuses entreprises privées telles que Ariane group, Magna-Ex-Ford, Yara, Saipol, Strycker-Cestas, Safran, Dassault Aviation, Thalès, Yara, Saipol, des Sanofi également mobilisés par le soutien aux collègues cgt réprimés par la direction (rassemblement devant le site de Vitry-Sur-Seine où ils sont montés à 7), la FILPAC regroupant diverses boîtes du livre-papier-communication, Smurfit Kappa « La cellulose du pin », la Fédé de la métallurgie, Korian, l’USCBA33, et tant de salariéEs venus sans drapeau ni banderole. Et de nombreuses sections CGT des entreprises publiques : AIA, Port Autonome de Bordeaux, les Dockers, Fapt33 et les postiers, ATOS, CHU de Bordeaux, Hôpital Ch. Perrens, CH de Cadillac (psychiatrie), la Fédé de l’énergie et des mines, Educ’Action CGT, etc.

Peu de banderoles de lycées et collège, mais de nombreux jeunes étudiants notamment dont un cortège fourni de plus d’un millier derrière la banderole UNEF aux mots d’ordre tels que : « Macron nous fait la guerre et sa police aussi », « On est jeunes, déters et révolutionnaires ». Le caractère massif de ce cortège s’est caractérisé par son désir d’unité. Mais l’occupation des facs ne semble pas encore à l’ordre du jour ici, alors que c’est le cas dans presque 10 villes. L’UJR a diffusé son nouveau tract national « Après une vie de galère, une vieillesse de misère ? La jeunesse déter va pas se laisser faire ! »

Des nombreuses discussions ont eu lieu la veille en UL, comme pendant toute la manifestation. Le sentiment que Macron ne veut pas lâcher, et qu’il faudra trouver un rapport de force plus puissant et qu’une grève dure peut « prendre le patronat au portefeuille, là où ça fait mal ». Mais chacun sent que cela ne se décrète pas et qu’il faut consolider le travail de mobilisation à la base, dans les entreprises, dans les UL, dans les quartiers.

Cher

Bourges

Le  niveau de mobilisation est maintenu à son niveau du 19 janvier avec 13 000 manifestants avec des grévistes du privé en plus grand nombre malgré une baisse de 10% dans le secteur public et transport. C’est une consolidation de la mobilisation et la solidarité ouvrière et populaire dans ce département rural et ouvrier.

A Bourges, 6 500 pour une manifestation de niveau historique et un renforcement dans la détermination du retrait des 64 ans exigé sur de multiples pancartes et sur tous les tons. Si la CFDT qui a beaucoup mobilisé a cherché à prendre le carré de tête, le gros des manifestants se sont retrouvés dans le cortège de la CGT. Les grèves ont été majoritairement suivies dans les usines de la métallurgie, malgré les fins de mois difficiles. On le voit avec un cortège plus fourni derrière la banderole du syndicat des métaux de Bourges. 

Le panneau avec les mots d’ordre de notre parti a été remarqué, photographié et deux fois repris par le Berry Républicain

Les autres petites villes ont assuré le même niveau de manifestants:

A  Vierzon, un haut niveau de mobilisation dans les grèves de la métallurgie et le secteur privé avec 4000 manifestants 

A Saint Amand Montrond 550 manifestants, à Saint Florent, 400 et à La Guerche sur l’Aubois avec 80 métallurgistes.

A Bourges, les manifestations finissent par une vibrante Internationale avec tous ses couplets.

Pau

10.000 personnes à Pau mardi. 
Une mobilisation toujours massive malgré les vacances. Les manifestants restent motivés pour lutter jusqu’au retrait. Comme pour les autres manifs, beaucoup de nouveaux manifestants. A noter que la station de ski de GOURETTE était en grève, les personnels dans la manifestation. 
L’ambiance des manifs reste festive avec les camions des syndicats, de nombreux groupes musicaux, batucada, bandas… preuve de l’aspect populaire de ce mouvement.