AKKA est une société de service en ingénierie. Elle fait sa plus-value en louant les compétences de ses ingénieurs et techniciens aux grands acteurs de l’industrie.
De nombreux salariés travaillent chez un client de AKKA et sont donc intégrés à une équipe chez le client.
Ce fonctionnement est un obstacle à la mobilisation collective des salariés :
– En mission chez un client, les salariés prestataires sont isolés des collègues de leur entreprise. La plupart du temps ils ne se connaissent pas et ne discutent pas entre eux. La dispersion géographique des salariés ne leur permet pas de tisser des liens et le télétravail a encore accentué l’isolement.
– Chez le client, les salariés sont sur la sellette, sachant qu’à tout moment il peut rompre le contrat pour n’importe quelle raison sans avoir à se justifier. Le contrat rompu, le salarié bascule en « inter-contrat » immédiatement jusqu’à ce qu’on lui retrouve une mission. Les sociétés de service traquent quotidiennement le taux d’inter-contrat, pour qu’il soit le plus bas possible afin de ne pas impacter les marges.
Le secteur aéronautique étant aujourd’hui fortement ralenti, AKKA cherche à se débarrasser du personnel travaillant dans ce secteur et prévoit un PSE pour faire partir 900 employés au niveau national.
C’est dans ce contexte qu’à l’appel d’une intersyndicale composée de CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE CGC, UNSA, près de 200 salariés et militants se sont retrouvés devant l’entrée de AKKA Blagnac pour dire « stop aux licenciements » !
Avec l’arrêt des contrats dans l’aéronautique, AKKA prévoit un PSE de 800 personnes sur 2000 à Toulouse. 300 nouveaux embauchés ont d’ores et déjà été licenciés dès le début de la pandémie. L’entreprise utilise aussi des moyens de pression pour licencier comme : proposer une mission à l’autre bout de la France et prendre prétexte du refus du salarié pour le licencier.
Plusieurs représentants de salariés d’entreprise sous traitantes ou prestataires pour l’aéronautique ont répondu à l’appel : Expleo, Latécoère, Cap Gémini (Altran), Alten, Thales, Modus, Atos, Airbus, un élément très positif qui marque une avancée dans la conscience de la nécessaire solidarité entre les travailleurs des différentes entreprises touchées.
On peut déplorer la faible mobilisation des salariés d’AKKA, mais il faut travailler à rompre l’isolement inhérent à l’organisation du travail chez les prestataires qui est un frein à la riposte collective.
Les syndicats se sont exprimés pour dénoncer le PSE et demander zéro suppression d’emploi, pas de départ contraint. Plusieurs d’entre eux ont dénoncé l’annonce d’un plan social alors que l’entreprise a encaissé les aides de l’État, aujourd’hui ils veulent faire payer AKKA : « si certains sont prêts à partir ils veulent le chèque ! » dit la CGT.
Prochain rendez-vous le 4 février pour la grève interprofessionnelle.