« On ne dissout pas un soulèvement »
Le soir de l’annonce de la dissolution des Soulèvements de la Terre, le 21 juin, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Nantes, où quelque 1200 personnes ont dénoncé cette décision liberticide et affirmé, comme le dit le communiqué des Soulèvements de la Terre, « avec ou sans l’étiquette des Soulèvements, le mouvement pour la défense des terres ne s’arrêtera pas », ou « on ne dissous pas un soulèvement ».
Nous dénonçons cette décision du gouvernement qui envoie la police contre les manifestants, poursuit les militants syndicaux, surveille et emprisonne les activistes qui s’en prennent aux intérêts des monopoles pollueurs et profiteurs des méga projets inutiles et très coûteux.
Nous exprimons notre solidarité aux militants des Soulèvements poursuivis et nous continuerons à participer aux actions de masse qui défendent les intérêts des masses populaires, des paysans, des usagers des services publics, remis en cause par les projets inutiles, coûteux et polluants des monopoles et l’Etat à leur service.
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Au lendemain de la grande manifestation contre les méga-bassines de St Soline, violemment réprimée par la police et la gendarmerie, le ministre Darmanin annonçait à l’Assemblée nationale, la mise en route d’une procédure de dissolution à l’encontre des Soulèvements de la Terre. Il lançait à cette occasion l’accusation « d’éco-terrorisme » qui est de plus en plus utilisée en Europe (comme par exemple en Allemagne, où les activistes se « collent » sur les autoroutes), pour criminaliser les activistes écologistes qui s’en prennent à des cibles symboliques ou des équipements des grandes entreprises responsables de pollution de masse et de destruction de ressources naturelles, en premier lieu de l’eau.
Ce mouvement a immédiatement réagi en maintenant les différentes mobilisations prévues de longue date, contre des projets poussés par les monopoles du BTP, de l’agro business fortement liés aux monopoles de la chimie, avec le soutien de la direction de la FNSEA. Parmi ces mobilisations, il y avait celle contre l’autoroute Castres – Toulouse (dont nous sommes faits l’écho) ; celle contre le contournement de Rouen, celle contre l’extension des carrières de sable… et la dernière en date, celle contre le tunnel en Maurienne, destiné à la ligne Turin-Lyon, objet d’une contestation ancienne aussi bien en Italie qu’en France (no-TAV). Le compte rendu de cette action interdite par la préfecture est également sur notre site.
Les Soulèvement de la Terre ont également lancé une campagne de solidarité, dénonçant le projet du gouvernement de les interdire, à travers une pétition qui a recueilli plus de 100 000 signatures et en appelant à des rassemblements le jour même de cette « dissolution ». Celle-ci a été expressément exigée par Macron, et actée au conseil des ministres du 21 juin. Quelques jours auparavant, plusieurs militants, surveillés par la direction anti terroriste de la police, ont été arrêtés dans l’ex-Zad de Notre Dame des Landes. Ils sont notamment accusés d’avoir mené des destructions contre une installation du cimentier Lafarge en 2022, dans laquelle aucune personne, en particulier des travailleurs de cette usine, n’a été visée.