La ville de St Pierre des Corps, jumelée avec la ville d’Hébron a une longue tradition de soutien à la lutte du peuple palestinien. Le 20 juin le PCF de la ville avait invité l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé d’Israël en décembre 2022 pour une réunion d’information. Au niveau du PCOF 37 et avec BDS nous avons soutenu cette initiative et l’avons fait connaître.
Salah Hamouri a fait en tout 10 ans de prison « pour raisons administratives » en Israël. Par son récit il a tenu en haleine une salle de plus de 110 personnes. Son témoignage poignant sur les conditions de vie des prisonniers et de leurs familles a laissé pantois l’assistance: des incarcérations dès l’âge de 12 ans, sans aménagement des conditions de détention pour les enfants qui peuvent être mis à l’isolement dans des cellules de 2 m² avec juste un lit, un matelas de 2 cm d’épaisseur et 1 trou pour les toilette; des femmes qui accouchent avec un pied et une main menottées; absence de soins pour les malades hormis de l’aspirine; les corps des prisonniers décédés gardés dans des frigos et non remis à leur famille jusqu’à la date prévue de fin de détention…
L’Etat d’Israël fait tout pour briser le moral de la population palestinienne avec les arrestations arbitraires et systématiques comme par exemple en plein mariage ou l’arrestation d’un étudiant lors d’un passage d’un examen, ou en pleine cérémonie lors du décès d’un membre d’une famille…
Il y a 5000 prisonniers dans une dizaine de prisons israéliennes dont 4080 en « rétention administrative » (sans aucun droit, ni limite de durée), 160 enfants, 1000 malades. Des enfants plus jeunes (5 ans) peuvent être arrêtés quelques heures.
L’arbitraire est complet, les avocats n’ont pas accès au dossier avant le jugement. Dans son cas Salah Famouri a été expulsé vers la France, pieds et poings liés depuis sa cellule jusqu’à son arrivée à l’aéroport de Roissy.
La résistance s’organise y compris dans les prisons. L’organisation clandestine à l’intérieur de la prison fait en sorte que le temps de détention soit un temps utile jusqu’à la libération. Salah Hamouri explique qu’il a forgé son attachement idéologique à la cause palestinienne lors de son premier emprisonnement à l’âge de 16 ans et a ensuite entrepris des études d’avocat. Les actions pour arracher des droits sont préparées longtemps en avance. De 6 mois à 2 ans pour organiser une grève de la faim, sachant que les pressions vont être très fortes sur les grévistes pour qu’ils cessent leur grève avec des mises à l’isolement, la pose d’une sonde gastrique, l’hydratation de force.
Des prisonniers-grévistes en sont morts.
Le black out officiel sur la situation faite aux prisonniers est total. Des missions de l’ONU pour les visiter ont été arrêtées à la douane par Israël « pour raisons de sécurité » ! Seule la Croix Rouge peut visiter les prisons mais ses rapports restent confidentiels.
Toutes ces brimades permanentes et récurrentes contre la population palestinienne, les destructions de maisons, les tortures sur les prisonniers, datent dès la création de l’Etat sioniste d’Israël en 1948.
Dernièrement E.Macron a été le premier et le seul chef d’Etat à recevoir B.Netanyahu après la constitution de son gouvernement d’extrême droite. Des accords ont été signés pour qu’Israël assure la sécurité des Jeux olympiques de 2024 à Paris avec ses technologies de reconnaissance faciale, ses drones…
La résistance du peuple palestinien doit pouvoir compter sur la solidarité internationale.
Salah Hamouri s’est prononcé pour envoyer des délégations surtout de jeunes en Palestine; travailler sur la dénonciation de l’occupation; favoriser les initiatives de boycott comme le fait BDS notamment en direction de groupe comme Carrefour; militer pour annuler les jumelages comme celui entre Barcelone et Tel Aviv; dénoncer l’apartheid, la torture, etc. Et développer la solidarité internationale avec le peuple palestinien dans tous les domaines.
Nous pouvons ajouter dénoncer le soutien de la France vis-à-vis de cette politique colonialiste et d’apartheid de l’Etat d’Israël.