Succès des manifestations du 23 septembre : Paris, Strasbourg, Grenoble…

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Le rendez-vous du 23 septembre a rassemblé 80 000 manifestants, dont 15 000 à Paris. C’est un succès à plusieurs titres.

Au niveau du nombre de manifestants, qui ont répondu à l’appel du collectif d’organisations constitué au moment de l’assassinat de Nahel à Nanterre et de la révolte des quartiers populaires et qui a établi dans son appel, les causes profondes de ces révoltes et les a traduites en exigences concrètes.

Au niveau du contenu des revendications, exprimées dans les banderoles, les panneaux, les slogans… 

Au niveau de la participation et du nombre de collectifs constitués pour exiger « justice » pour les victimes des balles policières. Ils se sont emparés de cette mobilisation pour faire connaître ces victimes, le combat que mènent ces collectifs (souvent animés par des mères, des sœurs, des tantes des jeunes victimes).

Au niveau de la participation des organisations, associations… qui combattent le racisme, qui luttent pour la régularisation des travailleurs et travailleuses sans-papiers, qui dénoncent les lois et mesures liberticides, la criminalisation de la contestation sociale, sous toutes ses formes. Et qui alertent sur le caractère de plus en plus policier, répressif, de l’Etat.

Au niveau des syndicats de travailleurs, qui ont mis en avant la répression anti syndicale qui se renforce, depuis le mouvement contre la réforme des retraites et qui font le lien entre le combat pour les libertés démocratiques et celui pour les exigences sociales, des travailleurs, des jeunes, des quartiers populaires…

Si la direction du PCF n’a pas voulu signer l’appel commun, des militants étaient dans les cortèges et quelques structures locales ont appelé, en diffusant des textes qui reprenaient les grands thèmes de la mobilisation, mais en évitant de parler de « violences policières » ou de « racisme systémique ».

Personne ne relève plus l’absence du PS, tant il est clair que ce parti a mené, quand il a été au gouvernement, une politique de renforcement de l’Etat policier, comme en témoigne la loi sur la « légitime défense » des policiers, dont l’abrogation est une des exigences du texte d’appel au 23.

L’ambiance générale des cortèges était à la fois dynamique et chaleureuse. Comme le disent nos camarades, « les gens étaient très contents d’être là », surtout dans les villes où les cortèges étaient importants.

D’autant qu’il y avait des craintes sur le « nombre » et sur les risques de provocations policières. Sur ce plan, Darmanin avait multiplié les avertissements, les menaces d’interdiction « sur place », au moindre « débordement » et même « au moindre slogan injurieux contre la police » ! Dans plusieurs villes, à ce climat d’intimidation sont venus s’ajouter toute une série d’interdictions de circulation, des raccourcissements de parcours, au prétexte d’autres manifestations, ou de zone de protection en lien avec la venue du roi d’Angleterre, du Pape ou de mises en place de zones de retransmission des matchs de rugby sur grands écrans… Ce fut notamment le cas à Paris, à Toulouse…

Toutes les manifestations se sont, en général, déroulées sans incident, du fait que la plupart du temps, les forces de répression sont restées discrètes.

Notre parti a travaillé au succès de ces manifestations, aussi bien au niveau parisien qu’au niveau des villes de province, comme le montrent les correspondances.

Paris

Le parcours était court (Gare du Nord, place Clichy), ce qui fait que les boulevards empruntés ont été remplis de manifestants. De très nombreuses prises de parole, notamment des collectifs de soutien aux victimes des violences policières et des pancartes en très grand nombre.

Le chiffre de 15 000 n’est pas exagéré : le cortège ne cessant de grossir tout au long du parcours.

Une très grande partie du cortège était constitué par les associations, qui attiraient les personnes venues seules ou en groupes, sans être organisés. De nombreux collectifs de sans-papiers, de gros cortèges du DAL, qui porte la question qui concerne toutes les catégories populaires, à savoir celle du logement. Les cortèges des organisations démocratiques (Attac, LDH, Mrap, Sos Racisme…) étaient fournis. Au niveau syndical, les militants sont venus avec leurs drapeaux (CGT, FSU, Solidaires, syndicats étudiants…). Plusieurs drapeaux d’UL CGT (Sevran, Bobigny…) étaient brandis par des militants.

Les partis politiques signataires avaient également mobilisé : FI, NPA, Libertaires…

Les camarades de notre parti ont constitué un cortège, avec panneaux, drapeaux. Très vite, des camarades turcs de la Didf, des camarades tunisiens, du parti frère et des camarades brésiliens, du parti frère PCR et de l’UP, ont défilé avec nos camarades, donnant un caractère internationaliste à ce cortège. La présence dans nos rangs, de camarades ex sans-papiers, a été très remarquée.

Les médias ont surtout retenus un incident avec une voiture de police, qui s’est introduite dans le cortège. Un policier a dégainé son pistolet, pointant les manifestants. Provocation ou erreur d’intinéraire, toujours est il que les manifestants ne se sont pas laissé intimider et la manifestation s’est poursuivie.

Le 23 septembre à Strasbourg

Au lieu de rassemblement, place de la République, plusieurs groupes se sont retrouvés.

Le collectif de quartier « Vérité Justice pour Enzo » avec des grandes banderoles blanches ouvrait la marche. Enzo, c’est le jeune de la Cité de l’Ill à Strasbourg, mort noyé lors d’une opération de contrôle de voiture par la BAC dans la nuit du 2 avril. Il n’a été repêché que le 18 avril. Depuis cinq mois la famille veut savoir comment cela s’est passé, la procureure n’a pas apporté de réponses pour le moment 

Vérité et justice pour Enzo

Derrière la banderole « marche unitaire contre le racisme systémique et les violences policières » se retrouvaient de nombreux syndicalistes CGT, FSU, Sud-Solidaires, syndicats Etudiants, des jeunes des quartiers, le collectif « On ne crèvera pas au boulot », des Gilets Jaunes, des Turcs, des Kurdes, des Syriens, …ainsi que les partis, syndicats et organisations de l’Appel à la Marche du 23 septembre, présents dans le département, avec drapeaux et pancartes.

la tête de la manifestation

Il y avait des drapeaux et pancartes CGT, brandis par des militants CGT d’entreprises, ainsi qu’une délégation des grévistes de Clestra, en grève depuis deux mois, derrière leur banderole « L’UNION FAIT NOTRE FORCE ».

Notre parti est intervenu avec La Forge, le tract mensuel, et avec les pancartes notamment

Manifester, revendiquer,  c’est un droit pas un délit,

des moyens pour vivre dignement dans les quartiers,

capitalisme broyeur de vie, ce système on n’en veut pas on le combat, 

abrogation de la loi 2017 (sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre).

De nombreuses discussions ont eu lieu dans la manifestation, plusieurs personnes se sont renseignées sur notre drapeau, pourquoi le « O » du PCOF,  et sont reparties avec La Forge.

Plusieurs participants ont fait le lien avec la situation et les luttes dans les boites, en disant que c’est une première manif de rentrée, en donnant rendez-vous pour être nombreux le 13 octobre.

Grenoble

La manif a regroupé quelques 1500 personnes, dont un grand nombre de jeunes, tout particulièrement remontés contre les discriminations racistes et les violences policières dont sont victimes les populations issues de l’immigration.

La banderole qui reprenait le titre de l’appel national marquait la volonté de marcher ensemble « Uni·es contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques »

Parmi les manifestants de nombreux drapeaux de forces politiques : Lfi, Npa, Poi, Ucl, Pcof…

Des militants du Pcf 38, qui avait également appelé à rejoindre la manifestation, étaient présents, ainsi que des Gilets jaunes dont les pancartes dénonçaient la répression de l’Etat contre le mouvement social.

Beaucoup d’associations étaient là :  Attac, la Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants, l’Action antifasciste Grenoble, Femmes Égalité avec ses panneaux, le Dal, dont le représentant, lors des interventions en fin de parcours, a rappelé la mobilisation, ô combien importante, du 30 septembre pour, entre autres, « la baisse des loyers et des charges, des prix de l’énergie et la hausse des APL, l’arrêt des expulsions et l’abrogation de la loi Kasbarian-Bergé » :

Les organisations syndicales étudiantes (Ueg, Unef, Solidaires Étudiants) et de salariés (Cgt, Solidaires, Fsu, Cnt…) étaient bien représentées :

L’UD CGT a assuré une grande partie de l’animation sono. Pami les slogans massivement repris :

« Police partout, justice sociale, nulle part », « Non à l’État policier », « Tout le monde déteste Darmanin », «Pas de justice, pas de paix », « C’est pas les immigrés, les sans-papiers qu’il faut expulser, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer »

Les Collectif des femmes musulmanes de Grenoble, les Féministes racisées anti-patriarcat (Frap) et le FUIQP Grenoble, qui avaient lancé un « appel à toutes les personnes non-blanches » pour une « assemblée antiraciste » à 16h30 (interdite par le Préfet), ont défilé derrière leurs propres banderoles.

Bourges

L’appel national a été repris à Bourges par un collectif réunissant les syndicats, les associations et les partis locaux signataires. 

Attac 18, Berrichonne Anti Fasciste, CNT-SO 18, Dernière Rénovation 18, EELV 18, FSU 18, ki-si-col, LDH 18, LFI 18, MdP 18, NPA 18, PCOF 18, Planning Familial, Solidaires 18, Soulèvement de la terre 18, UCL 18, UD CGT du Cher.

Le tract d’appel a reçu un bon accueil dans les quartiers populaires de Bourges Nord.

Deux initiatives ont marqué la journée du 23. La première, un rassemblement à 11h30 devant la préfecture en solidarité avec les 5 syndicalistes de l’UL CGT de Saint Florent poursuivis par les tribunaux. Une cinquantaine  de militants étaient présents, et une délégation a été reçue par la sous préfète de Vierzon. La deuxième, à 14h30, sous la forme d’un rassemblement de quelque 80 personnes, devant l’ancienne Maison de la Culture, avec lecture à plusieurs voix du texte d’appel.

Toulouse

Environ un millier de manifestants ont défilé contre les violences policières à Toulouse derrière la banderole « Contre les violences policières et le racisme systémique pour les libertés publiques ».

Le représentant de la Ligue des Droits de l’Homme a souligné le nombre important de syndicats (CGT, FSU, Solidaires, FO, UET (Union des Étudiants de Toulouse) d’associations (ATTAC, Copernic, Observatoire des violences policières…) de partis politiques, faisant partie de l’arc des partis et organisations progressistes. Il a aussi expliqué que cette lutte sera longue et doit s’inscrire dans la durée. Il a déploré les obstacles mis par la préfecture aux manifestations pour différentes raisons (fans zones, travaux…). Nous avons défilé sur 500 mètres entre l’ancienne prison St Michel et le palais de justice. La prison St Michel, métro Marcel Langer, nom d’un juif résistant communiste, est symbolique : c’est un haut lieu de l’emprisonnement de résistants contre les nazis et de militants contre la guerre d’Algérie. La situation des étudiants, tout juste de retour à l’université, confrontés aux difficultés de résoudre le dilemme des logements introuvables ou inaccessibles a pu être un frein à la mobilisation de cette population importante à Toulouse, d’habitude prompte à répondre à cet appel.

Nous avons défilé comme cela avait été décidé avec notre drapeau avec les autres organisations, syndicats, associations derrière la banderole de tête.

Pau

Intervention du secrétaire de l’UL CGT de Pau

A l’appel d’un collectif regroupant des syndicats, des associations et différents partis politiques, une centaine de personnes se sont réunies place Laherrère, en plein cœur du quartier populaire de Saragosse à Pau. Plusieurs représentants des organisations signataires ont pris la parole, insistant sur l’importance de cette initiative collective.

Les camarades du Parti étaient présents avec une table de diffusion, le journal et des affiches avec les morts d’ordre suivants : « non aux violences et à l’impunité policières » ;  » de l’argent pour nos quartiers, l’école et la santé ; « non au racisme systémique » 

A la fin du rassemblement, un petit groupe de personnes (dont des gilets jaunes) sont parties en manifestation en direction du rond-point de l’université. 

Tours

500 manifestant.es dont de nombreux.ses jeunes ont manifesté le 23 septembre à Tours, contre les violences policières, le racisme systémique, pour la justice sociale. De nombreuses organisations avaient appelé à la manifestation mais la mobilisation est restée modeste. Si la CGT a été à l’initiative dans la phase de préparation, ce sont surtout les militants-es de Solidaires et de FO qui ont répondu présent. Les organisations politiques la FI, le NPA, notre Parti, le rassemblement tourangeaux « c’est autour du Peuple » étaient également là, pas le PCF. Par contre des militant.es estampillés PCF sont venus à « titre individuel », dont des jeunes de la JC.

Le tracteur de la Confédération paysanne, comme lors des manifestations contre la réforme des retraites, était aussi           de la partie. Son conducteur avait symboliquement mis une compresse ensanglantée sur un œil, rappel des manifestants éborgnés dans les manifs. Sur le tracteur une banderole:  » fin du racisme et des violences policières ».

Comme lors des dernières manifestations, nous avons eu droit à une surveillance policière rapprochée et bruyante via un hélicoptère qui a survolé de bout en bout la manif. Celle-ci s’est déroulée sans encombre.

Carcassonne

Une partie des organisations signataires au niveau national se sont regroupées à l’initiative de Solidaires pour organiser un rassemblement symbolique. Il a pris un caractère départemental en l’absence d’initiative à Narbonne.

Solidaires avait déjà impulsé un rassemblement pour Nahel en juillet, avec une cinquantaine de personnes. Cette fois, ce sont un peu plus d’une centaine de personnes, essentiellement des militant.es, qui se sont retrouvé.es pour dénoncer le racisme, la politique de répression systématique. Une diffusion de l’appel au rassemblement a été faite dans un quartier populaire. Le rassemblement, certes modeste, a permis de regrouper de nombreuses organisations autour de ce sujet.

Etaient présents en particulier FSU 11, Solidaires 11, CGT Energie, Collectif 11 Droits des Femmes, LFI mais aussi la Conf’ Paysanne, EELV, Ensemble, PCOF, POI, Libre Pensée …