Échos de la mobilisation du 11/3 pour dire « on ne lâche rien », « non aux 64 ans »

Encore plus fort, le 7 mars, suivi du 8 mars
8 mars 2023
Le 15 mars, dans la rue, c’est toujours « non » à la réforme
16 mars 2023

Les manifestations du samedi 11 mars, après celle du 7 et du 8, et pour les jeunes, celle du 9, ont encore mis des centaines de milliers de personnes dans les rues. La fatigue des militants est réelle, car les deux dernières semaines ont été intenses, en diffusions de tracts, rassemblements, manifestations locales…

Comme celle-ci avait lieu le samedi, elles avaient souvent un caractère plus « familial », moins « syndical », surtout dans les grandes villes.

Les méthodes employées au Sénat, par Larcher et ses consorts LR et macronistes, pour accélérer l’adoption du texte, qui reprend plusieurs amendements de la droite, le mépris de Macron et sa volonté de « tourner la page au plus vite » suscitent toujours plus de colère, que beaucoup expriment en disant « on ne lâche rien ». Le rendez-vous du mercredi 15 mars, déjà préalablement annoncé, est vu comme une occasion de redire « non » à cette réforme, « non au 64 ans ».

Partout, les camarades du parti ont continué à diffuser l’autocollant, et à diffuser La Forge de mars. Ils signalent partout une grande disposition des manifestants à discuter du mouvement et des suites, des questions sur l’extension des grèves reconductibles qui est difficile, de l’importance de l’unité entre les syndicats, de l’intérêt plus grand pour l’engagement syndical… Des initiatives sont prises par les organismes du parti dans différentes villes pour mener ces discussions avec des amis, des militants avec lesquels nous nous retrouvons dans les actions, pour approfondir la critique du système capitaliste et la nécessité de la rupture révolutionnaire.

En Alsace la mobilisation continue

Strasbourg, Sélestat, Haguenau, Saverne, Colmar, Mulhouse, etc. La mobilisation s’ancre dans les petites et moyennes villes.

Strasbourg (67)

Près de 5000 personnes selon l’estimation des syndicats. La manifestation appelée par l’intersyndicale est partie de la place de la Gare à 10h30 pour aller vers le Campus Universitaire, deux lieux forts de la mobilisation.

Derrière la banderole intersyndicale ouvrant la manif, le cortège jeunes toujours présent était très animée. Étudiants, lycéens, jeunes chercheurs, jeunes enseignants, etc. Moment très fort quand les manifestants sont arrivés sur le campus.

Les cheminots poursuivent la grève: peu de TER circulent. Ils ont ouvert le cortège syndical et mobilisent pour le 15 mars. Ils organisent la tournée des postes de travail. De nombreux syndicats et syndicalistes présents avec familles et enfants.

Beaucoup ont parlé du rendez-vous mercredi. « Je serai là ! » déclare un manifestant. « Nous défendons notre futur » dit une jeune étudiante. Et de scander « On lâche rien ». Autre moment fort : devant la Poste de la rue du 22 novembre, les militants ont lancé « Privatisation NON NON NON, Services Publics OUI OUI OUI » rappelant des moments du mouvement de lutte de 1995. Un camarade a dénoncé devant tous la fermeture il y a quelques mois du bureau de poste de la place de la Cathédrale (bureau historique).

Nous avons participé en distribuant des tracts et en invitant à notre prochaine rencontre politique de La Forge pour fêter le 18 mars. La Forge a été vendue et des manifestants sont venus nous rencontrer quand ils ont vu notre drapeau.

Haguenau (67)

Plus d’un millier de personnes dans cette ville moyenne, où la mobilisation est forte. Il y a eu plusieurs blocages de ronds-points ces deux dernières semaines par les syndicats de la métallurgie et les Unions Locales. La manifestation a été très revendicative. Les gens sont déterminés et ils se demandent comment poursuivre. Les gens cherchent des infos et viennent prendre les tracts. Nous avons donné les tracts du parti lors de nos discussions. Les autocollants ont tapissé la ville.

Saverne (67)

Quelques centaines de personnes ont manifesté pour la première fois en intersyndicales avec les Unions Locales.

Sélestat (67)

Ils étaient près d’un millier de personnes. Des blocages et autres actions ont eu lieu dans la semaine. L’intersyndicale appelle le 15 mars à Strasbourg et le soir à Sélestat pour une marche au flambeau.

Mulhouse (68)

Plus de 2000 personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale et des jeunes étudiants.

Colmar (68)

Près d’un millier de manifestants

Mulhouse

Tours

La manifestation de ce 11 mars était moins étoffée que les dernières mais restait quand même conséquente, autour de 5000 manifestant.es ; elle rassemblait différentes catégories, jeunes et vieux, de divers secteurs de la société, industrie, secteur public, recherche mais aussi grande distribution, aide à domicile, services de ménage, métiers du spectacle, cabinet d’avocat … Il-elles sont venu.es organisé.es en groupes identifiés, individuellement ou en famille.

Les jeunes ouvraient la manifestation avec beaucoup d’énergie, derrière la banderole de tête, accompagnés par les organisations politiques ou syndicales estudiantines ou lycéennes.

Le mouvement ne se limite pas aux manifestations mais s’organise dans les entreprises avec parfois des piquets de grève. Ce week-end il y avait des grèves en cours à Fil bleu (réseau de bus de la métropole), avec piquet de grève au dépôt, à la SNCF, où les cheminots ont également reconduit le mouvement. A Céré la Ronde dans le sud-est de l’Indre et Loire, les ouvriers de STORENGY, en grève depuis le 7 mars contre la réforme des retraites ont reconduit le mouvement pour le weekend. Dans cette usine de stockage de gaz, filiale d’ENGIE, avec la majorité des 26 ouvriers en grève, plus aucun camion ne rentre ni ne sort depuis ce jour, du fait du blocage par le piquet de grève. Fatigués de travailler de jour de nuit, par les intempéries, ils ne se voient pas travailler 2 ans de plus.

Pour résumer, un mouvement qui se poursuit sous diverses formes tout en donnant de l’importance aux manifestations, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg. La colère est toujours là et le mépris du président ne fait que l’exacerber.

Le succès de notre autocollant « Capitalisme broyeur de vie, 2 ans de plus c’est non » montre que celle-ci dépasse le seul gouvernement et qu’elle va pour beaucoup jusqu’à la remise en cause de système capitaliste.

Paris

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé de la République jusqu’à la place de la Nation, via la Bastille.

Une manifestation très « bruyante » de discussions, de reprises de mots d’ordre autour des camions qui le lançaient. La CGT était cette fois en tête, et dans son cortège, les manifestants étaient mélangés, avec très peu de banderoles d’entreprises qui structurent généralement les cortèges syndicaux. C’était une manifestation populaire, avec beaucoup de familles, de groupes d’amis, de personnes qui n’ont pas forcément participé aux grèves et aux manifestations précédentes.

Nous avons décidé de privilégier la diffusion de l’autocollant, souvent diffusé avec le tract. Le résultat a été très positif : l’autocollant suscite beaucoup d’intérêt et ce sont plusieurs centaines qui ont été diffusés. De nombreuses demandes d’en avoir au moins deux : un pour être collé tout de suite et l’autre, pour le coller au travail, dans le bahut, pour les jeunes…

Nous avons défilé avec les camarades er ami-e-s de la DIDF et ceux du PT de Tunise. Le caractère internationaliste de ce petit cortège a été remarqué. Nous avions aussi fait le choix de panneaux avec le mot d’ordre de l’autocollant et du journal.

Manifestations du samedi 11 mars dans le Cher

Les manifestations du 11 mars ont connu un fléchissement prévisible en nombre de manifestants dans le Cher avec 5400 manifestants, toujours déterminés à poursuivre le mouvement pour le retrait de la loi avec le « 2 ans de plus c’est non ».

A Bourges, la manifestation forte de 3500 personnes a été marquée par son lieu de rassemblement, devant la gare, où les syndicats CGT cheminots, les travailleurs d’Edf en grève reconductible et l’UL de Bourges ont établi un QG permanent où se tiennent les AG Elles décident des opérations de blocage de trains, avec occupation des voie par les non cheminots, les blocage filtrants de la zone industrielle sur le rond point d’entrée d’autoroute entraînant des baisses de productions dans 8 entreprises dont Auxitrol, des distributions de tracts pour étendre la grève dans d’autres secteurs.

La CGT formait le cortège le plus nombreux, avec un cortège fourni de cheminots et de la CGT MBDA. Avec la FSU et l’UNSA, la manifestation a marqué un arrêt devant la CAF et la CPAM, pour une prise de parole contre l’injustice et les discriminations faites aux femmes travailleuses.

Nous avons massivement collé l’autocollant du parti le long du parcours et de nombreux autocollants ont été pris par des manifestants des communes rurales environnantes et par des lycéens, qui en voulaient pour leur établissement. A noter aussi que l’entreprise de transport public Agglo bus était en grève.

A Vierzon 1600 manifestants avec plus de familles mais moins de métallos sans mot d’ordre de grève. Des opérations de blocage de l’intersyndicale ont eu lieu avec le blocage du portail à équipement des cheminots.

A Saint Amand, 200 manifestants et à La Guerche 70.