Il y a deux ans, le camarade Raul Marco nous a quittés

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Deux ans déjà que Raul est décédé. Dirigeant du Parti Communiste d’Espagne (marxiste-léniniste), il était également un dirigeant internationaliste, défenseur des principes marxistes léninistes et du mouvement communiste international et de Conférence Internationale des partis et organisations marxistes léninistes (CIPOML). L’an passé, la CIPOML lui rendait hommage lors d’un meeting à Madrid ( voir « Raul nous réunit » – pcof.net ).

Pour ceux et celles qui l’ont connu et surtout tous les autres, notamment les jeunes camarades, sa vie, ses contributions, sont des éléments de formation.

Nous publions un l’article que nous avons consacré à notre camarade Raul, qui trace à grands traits sa contribution.

La Forge 622 de novembre 2020

Raúl Marco

Une vie dédiée au combat pour le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien

Raúl Marco, président du Parti Communiste d’Espagne (marxiste-léniniste) est décédé, le 16 octobre. Né en 1936, il s’est engagé très jeune dans le combat contre le fascisme franquiste, pour la révolution, le socialisme et le communisme, un combat qu’il a mené jusqu’à la fin de sa vie.

Sa disparition est une perte pour le parti frère d’Espagne, pour le mouvement ouvrier et populaire, pour le mouvement révolutionnaire, républicain, antifasciste de ce pays et pour le mouvement marxiste-léniniste international, organisé aujourd’hui au sein de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes (CIPOML). « Un grand dirigeant communiste, marxiste léniniste et internationaliste s’est éteint » disions-nous dans le message que nous avons envoyé à la direction de son parti (1). Mais il nous laisse en héritage une vie de luttes, d’expériences, d’engagements que nous voulons évoquer brièvement ici.

Il y a d’abord son combat pour la défense du marxisme-léninisme, au moment de la grande bataille politique et idéologique durant les années 60 contre le révisionnisme khroutchévien.

Avec Elena Odena et quelques autres, il a participé à la fondation du PCE (m-l), en décembre 1964, s’affrontant sur le plan politique, idéologique et organisationnel à Santiago Carrillo et au parti révisionniste, qui avait encore un prestige et une importante influence sur le mouvement ouvrier et populaire en Espagne. Quelques autres marxistes-léninistes, en Equateur, en Colombie, au Brésil… ont mené le même combat, donnant naissance à des partis marxistes-léninistes. En France, ce fut le PCMLF, dont nous-mêmes sommes issus.

Ce que nous voulons souligner ici, c’est le lien entre l’immense tâche consistant à construire le parti marxiste-léniniste, pour en faire un parti enraciné dans la classe ouvrière et les masses populaires, que Raul a menée et dirigée en Espagne, et le travail pour tisser des liens avec les partis engagés dans le même combat, en Europe, en Amérique latine, en Afrique… dans lequel il a également joué un rôle moteur. C’est dans ce cadre que nous avons eu les premiers contacts avec le PCE (m-l) et plus particulièrement avec Raúl et Elena.

Les liens entre nos deux peuples ont une base historique : la guerre d’Espagne, le combat contre le fascisme, les brigades internationales, l’engagement de communistes espagnols dans la résistance en France… Ce passé que Raúl a connu, s’est poursuivi dans les années 70, dans la construction du Front Révolutionnaire Antifasciste et Patriotique (FRAP) dont trois militants aux côtés de deux autres de l’ETA ont été les dernières victimes du franquisme (27 septembre 1975). Cet assassinat a fait descendre dans la rue des dizaines de milliers de manifestants, notamment à Paris. Les plus anciens de nos camarades en étaient.

Le combat pour une République populaire et fédérative, que mène les camarades avec opiniâtreté, est un combat plus que jamais d’actualité, dans une Espagne où la réaction redresse la tête, où la « question nationale », notamment celle du droit à l’autodétermination des peuples d’Espagne, n’est toujours pas résolue et où les contradictions sociales sont aiguisées par une crise économique très profonde, qui jette des pans entiers des masses populaires dans la misère.

Raul disait souvent que l’internationalisme prolétarien devait être concret. Les réunions multilatérales et la revue Théorie et pratique (de 1983 à 1990), puis les conférences de la CIPOML et sa revue Unité et lutte en sont une concrétisation, et dans chacune de ces initiatives, il a joué un rôle moteur et reconnu internationalement. C’est ce que soulignent tous les messages des partis et organisations adressés au parti frère, qui parlent de la clarté politique et idéologique de ses interventions, dans ses articles pour la Revue, etc.

En 1992, il a dû faire face à une terrible épreuve, celle de la trahison de renégats qui ont voulu « dissoudre le parti », parce que, selon eux, les temps avaient changé… Il fallait sa trempe et le soutien indéfectible d’une poignée de camarades, dont la camarade Lola, sa compagne, pour surmonter le coup, engager le travail de reconstruction. L’aide des partis frères n’a pas manqué. Ce fut encore le cas par la suite, quand la CIPOML a contribué à gagner des groupes marxistes-léninistes au travail de fondation du parti. Nous y avons contribué, avec nos moyens et cela a renforcé nos liens de combat.

Raúl, comme nous l’appelions toutes et tous qui ont eu la chance de le côtoyer, s’exprimait parfaitement en français, ce qui facilitait énormément les échanges. Plusieurs de nos camarades ont souligné sa simplicité, sa grande disponibilité et sa gentillesse. Mais il savait être intransigeant quand il s’agissait des questions de principes et n’hésitait jamais à « monter au créneau » pour les défendre.

L’internationalisme prolétarien en fait partie. Sur ce plan nous voulons insister sur son engagement pour faire prendre en compte, au niveau international, les combats des peuples d’Afrique et en particulier celui des partis. Il était très attaché à faire connaître et soutenir le combat du peuple sahraoui, qui avait subi la colonisation de l’Espagne et dont les droits nationaux sont niés et combattus avec férocité par le régime marocain, avec le soutien des puissances impérialistes.

C’est pour toutes ces raisons, que nous disons : honneur et gloire au camarade Raúl !

A l’Athénée de Madrid, l’hommage à Raul organisé par le PCE (m-l), avec la participation de la CIPOML et de nombreuses délégations de partis marxistes léninistes.

Chers camarades, chers amis

C’est avec tristesse et émotion que nous vous annonçons le décès du camarade Raul Marco.

Il a lutté toute sa vie, mais ce dernier combat contre la maladie, il ne pouvait pas le gagner. Nous le savions, mais la douleur n’en n’est pas moins forte.

Raul, comme l’appelaient toutes et tous qui ont eu l’occasion de le rencontrer, de le connaître, c’est un grand dirigeant communiste, marxiste-léniniste, internationaliste : c’est le dirigeant du Parti Communiste d’Espagne (marxiste-léniniste) qui, avec la camarade Elena Odena, nous ont soutenus quand nous avons créé l’ORPCF (1976). C’est de là que datent les relations qui se sont renforcées entre nos deux partis, relations basées sur une profonde fraternité et un respect mutuel, forgé dans de nombreux combats pour la défense du marxisme léninisme et pour l’unité du mouvement marxiste léniniste international.

Retracer sa vie, c’est parler des combats de son parti, pour devenir un véritable parti marxiste léniniste implanté dans la classe ouvrière, les masses populaires et le mouvement révolutionnaire, démocratique et anti impérialiste. C’est mesurer le rôle de premier plan qu’il a joué au niveau du MCI, depuis les premières réunions multilatérales et la revue « Théorie et pratique » jusqu’à la conférence Internationale des Partis et organisations marxistes léninistes et sa revue d’aujourd’hui, « Unité et lutte »

Avec ses camarades, il a relevé le drapeau du parti que des traîtres ont abandonné dans les années 90 après la chute de l’URSS révisionniste et de l’Albanie socialiste. Ce furent des années dures où nous nous sommes efforcés, avec nos moyens, d’apporter notre aide pour que revive le PCE (m-l). C’est avec joie et émotion que notre parti a participé au congrès qui l’a concrétisé.

Nous avons perdu un camarade et nous partageons la tristesse de nos camarades du parti frère d’Espagne.

Nous leur présentons nos condoléances fraternelles : à la camarade Lola et à ses enfants, au secrétariat du PCE (m-l) qui assume depuis des années la tache de diriger le parti et à tous les camarades du parti.

Il ne peut être remplacé : nous transformerons la douleur provoquée par sa perte en plus de détermination à mener le combat pour nos idéaux communs, le combat de toute sa vie.

Le comité central du

Parti Communiste des Ouvriers de France

Paris, 16 octobre 2020